samedi 20 mars 2021

Présentation succincte du bouddhisme

 La logique impose de remonter à la source, c’est à dire à l’exemple fondateur donné par le Bouddha Shakyamouni il y a environ 2600 ans. L’histoire – d’aucuns diraient la légende, mais peu importe, car cela n’altère pas le sens, au contraire – rapporte qu’à la naissance du jeune prince Siddharta, les astrologues prédisent à l’enfant une carrière exceptionnelle, soit en tant qu’empereur universel (cakravartin), soit en tant qu’Eveillé, cad bouddha. Le roi Suddhodana qui tient à assurer sa succession s’ingénie à faire de son fils un souverain éclairé, mais à 29 ans, juste après la naissance de son fils Rahula, Siddharta ayant prouvé sa virilité et rempli son devoir en assurant la descendance, quitte nuitamment le palais. Pour marquer symboliquement son départ du monde profane et de ses objets de jouissance, dont le pouvoir et ses attributs, il coupe sa longue chevelure. Après six années de recherche spirituelle et de rudes ascèses, il acquiert la conviction qu’il faut suivre la voie du milieu, en rejetant les vues et les conduites extrêmes, et il obtient l’Eveil.

 

Gautama Bouddha, également connu sous le nom de Shakyamouni, consacre désormais sa vie, qui durera encore 45 ans, à dispenser son Enseignement, qui n’est pas une religion révélée, mais une voie spirituelle fondée sur l’éthique (y compris le respect de soi, d’autrui, de l’environnement) et la notion de karma[1]. C’est une méthode qui vise à se délivrer de la souffrance en en éliminant les causes, à commencer par l’ignorance flanquée de l’attachement et de l’aversion, et à atteindre le bonheur en en établissant les causes, telles que l’éthique, la sagesse, l’amour et la compassion.

 

Le Bouddha invite ses disciples à suivre son exemple et à se défaire de toute forme d’attachement et d’avidité pour les objets de jouissance de cette vie, en vue d’atteindre l’Eveil. Il prône l’esprit critique et exhorte ses disciples à ne pas le croire pour la seule raison qu’il serait le Bouddha, mais à réfléchir, vérifier et comprendre par eux-mêmes :

 

Ô moines, n'acceptez pas ma parole  

Par simple respect, mais après l'avoir examinée      

Comme on éprouve l'or

En le chauffant, le coupant et le frottant. 

 

N’accordez pas votre confiance à l’individu mais à son enseignement.

N’accordez pas votre confiance aux mots mais à leur signification.

N’accordez pas votre confiance au sens provisoire (qui doit être interprété) mais au sens certain.

N’accordez pas votre confiance à la conscience ordinaire mais à la sagesse

(Catuh-pratisarana énoncés dans le  Sutra du Mahaparanirvana.)

 

Le Bouddha organise la communauté religieuse selon le critère d’ancienneté, sans tenir compte de l’origine sociale ni de la caste. Les  décisions sont prises de préférence à l’unanimité, sinon à la majorité. A peine six ans après sa fondation, le Bouddha y admet des femmes, à peu près en même temps que le jaïnisme. Outre les moines et nonnes, il a également de nombreux disciples laïques, dont des rois et des ministres.



[1] Le terme karma a plusieurs acceptions. En très résumé, selon le bouddhisme, tout ce que l’on fait, par le corps, la parole et l’esprit, comporte des karma de nature mentale qui au fur et à mesure imprègnent l’esprit de karma en tant que potentialités, susceptibles d’entraîner divers résultats dont les sensations, les renaissances, etc.



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