Il n'est point de pratique sans renoncement.
Et l'escalier à gravir est rude.
Premier palier, qui ouvre à la pratique du Dharma : n'avoir plus que dégoût et horreur envers ... les joies et plaisirs de cette vie (plus facile à dire qu'à faire. Et que celui qui n'a jamais péché de ce point de vue là me jette la première pierre).
Deuxième palier, qui donne accès à la voie menant à la libération : n'avoir plus que dégoût et horreur envers les richesses et autres jouissances du samsara de bas en haut, et de long en large.
Troisième palier, qui permet de mettre le pied sur le chemin vers l'Eveil de Bouddha : n'avoir plus que crainte envers la tentation de la seule libération personnelle et le bonheur afférent.
Bonjour Marie-Stella,
RépondreSupprimerMerci pour votre blog. Il m'accompagne depuis plusieurs mois et se révèle vraiment bénéfique.
Non sans hésitations, je me lance pour réagir à ce billet sur le renoncement.
"dégoût et horreur" "crainte" dites-vous.
D'après ce que j'ai compris de l'enseignement du Bouddha, ces trois états d'esprit ne me paraissent pas être les plus judicieuses motivations du renoncement.
"dégoût et horreur" renvoient à l'aversion et je ne suis pas sûr que ce soit un très bon point de départ.
Quant à la peur, le Bouddha ne nous conseille-t-il pas d'éviter de prendre une décision sous l'effet de l'avidité égoïste, de la volonté de faire du mal, de l'ignorance ou de la peur ?
Quelques lignes d'Ajahn Sumedho (tirées de son commentaire des 4 Nobles Vérités) me paraissent assez éclairantes sur la bonne façon de renoncer :
"La seconde révélation de la Deuxième Noble Vérité est la suivante : le désir doit être abandonné. C’est ainsi que la pratique de lâcher prise apparaît. Vous prenez conscience que le désir doit être laissé de côté, mais cette réalisation ne constitue pas une envie d’abandonner quoi que ce soit. Si l’on manque de sagesse et que l’on ne contemple pas vraiment ce qui apparaît dans notre esprit, la tendance est de suivre l’impulsion : « Je veux abandonner, éradiquer tous mes désirs ! … mais il ne s’agit là que d’un autre désir…
[...] Nous sommes capables de permettre au désir d’exister selon sa nature et de commencer ainsi à le laisser de côté, sans le poursuivre ni le réprimer. Le désir n’a le pouvoir de duper que dans la mesure où l’on s’en empare, où l’on y croit et où l’on réagit à sa présence. »
Qu'en pensez-vous ? Vous ai-je mal comprise ?
merci Dellapuppa de ce fin commentaire qui permet d'approfondir l'approche du renoncement par l'examen d'un nouveau versant ! Patrick
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