samedi 16 janvier 2010

Fin de vie et dépendance

Hier après-midi, au nom de l'UBF, j'ai participé à une rencontre organisée au Palais du Luxembourg (NB il ne faut pas dire "Sénat") par l’Association Française d’Echanges et d’Initiatives (AFEI), le Conseil National pour les personnes âgées (CNPA) et le Mouvement International des Seniors

Sous la houlette de Monsieur Denis CLAIR, alerte jeune homme de 89 ans qui est le dynamique Président du Mouvement des seniors, des représentants de cinq grandes familles de pensée : judaïsme, islam, christianisme, bouddhiste et rationalisme, ainsi qu’un éminent médecin gériatre, ont exposé leur vision de la vie et de la fin de vie.

Le thème exact était "les problèmes liés à la fin de vie".
Les exposés (de 20 à 30 mn chacun) étaient diffusés sur la radio libre Vivre 93.9 fm - une radio qui embauche en priorité des handicapés, puis sur son site www.vivrefm.comIl a été souligné, à juste titre, que le sentiment d'être "désormais dépendant" inflige de grands tourments aux personnes qui ont besoin de l'aide d'un tiers pour se laver ou se nourrir, etc.

Pour moi qui essayais de parler d'interdépendance et de loi de causalité, ça ne pouvait qu'avoir un écho.
Comme quoi tout vient corroborer l'analyse du Bouddha qui montre que la racine de la souffrance est sans nul doute l'ignorance.

En effet, commencer à se dire qu'on dépend des autres le jour où on ne peut plus tenir sa tasse à thé (ce qui est indéniablement fort désagréable) révèle qu'on se berçait, et qu'on continue à se bercer d'illusions , qui sont tout sauf "douces".

A l'éclairage du Dharma, par définition, nous sommes dépendants !
De nos agrégats. De nos parents. De notre environnement. Etc., etc.

Même quand nous sommes en état de "nous suffire à nous-mêmes" au sens ordinaire, nous sommes continument tributaires d'une multitude de facteurs sur lesquels nous n'avons pas le moindre contrôle. Tant et si bien que la "dépendance" liée à la maladie ou/et à la vieillesse est sans doute une aggravation de la situation, mais pas plus.

Ce qui entraîne qu'il n'y a pas alors à se sentir gêné ou diminué.
Je ne vois vraiment pas comment la "dépendance", qui est un trait inhérent de notre mode d'existence, pourrait "altérer la dignité" de qui que ce soit.

"Oui, mais on se sent désormais inutile."
1ère réponse : La belle affaire !
2ème réponse : Faux.
On n'est peut-être plus "productif" au sens économique (et actuel) du terme, mais personne ne peut être "inutile": la définition même d'une phénomène composé est "existant qui assume une fonction". Or, tout individu est un phénomène composé, et par conséquent...

Rappelons-nous le battement de l'aile du papillon.
Songeons au nombre d'emplois directs et indirects créés.
Voyons tout simplement les choses en face : nous existons, que ça nous plaise ou non, et quel que soit l'état dans lequel nous nous trouvions momentanément.
Au mieux, nous pouvons tirer parti de l'instant présent, sachant que les activités concrètes sont en fait beaucoup moins puissantes que les activités de l'esprit. Au pire, nous subissons l'expérience du moment, laquelle ne doit rien au hasard, mais résulte de karma antérieurs.

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