La notion de "lignée" est importante, et même essentielle, dans le bouddhisme.
Noue en avons déjà parlé plusieurs fois.
Suite à un billet récent, l'un de nos amis demande "ce que serait une lignée interrompue".
Eh bien, ce serait une lignée qui aurait pris fin :-)
Ce serait donc une lignée du passé, dont on trouverait mention dans les textes, mais qui n'existerait plus depuis un jour J.
Est-ce si compliqué ?
Pour reprendre les exemples habituels :
La lignée d'ordination des bhikshuni dans le Vinaya en usage chez les Tibétains et affiliés.
Toutes lignées d'ordination féminine dans le Vinaya des Theravadin (Asie du Sud-Est).
Ceci dit, pour cerner ce qui serait vraiment à l'opposé du critère d'authenticité qu'est pour nous une "lignée ininterrompue", j'aurais tendance à développer l'énoncé en parlant de :
"lignée interrompue à tel moment, puis restaurée à tel autre"
Certes.
RépondreSupprimerMais en s'appuyant sur le tétralemme abondamment utilisé par Nagarjuna :
(1) Ni A
(2) Ni non-A
(3) Ni (A et non-A)
(4) Ni (ni A ni non-A)
Je réflechis à la vacuité de "ininterrompu". Et je me dis la chose suivante :
Soit une "lignée ininterrompue". Etant donné qu'elle se transmet de maîtres en maîtres via une succession de morts et de renaissances. Et que ces renaissances ne sont pas réalisées dès la mort, mais après une période de transition aussi faible soit-elle.
N'y-a-t-il pas de ce fait "interruption" entre un jour "J" et un jour de par exemple "J+40" ? Ou bien même entre une année "A" et une année "A+40" ? Et par ailleurs s'il n'y avait ne serait-ce qu'une interruption de quelques secondes, n'est-ce pas tout de même de l'ordre de l'interruption ?
De ce fait peut-on réellement parler d'une véritable "in-interruption" ?
Pourquoi la lignée qui se serait interrompue 3 jours serait-elle qualifiée "d'ininterrompue" et pas celle qui se serait interrompue 50 ans ?
Car si l'on considère tel ou tel repère relativiste 3 jours peuvent durer 50 ans et 50 ans peuvent durer 3 jours.
Peut-on donc réellement parler d'ininterruption ou d'interruption comme étant indépendant de l'observateur qui en fait la mesure ?
1° Selon le système madhyamika, aucun n'existant n'est indépendant en général, ni n'est indépendant de l'observateur en particulier.
RépondreSupprimer2° La transmission d'une lignée se fait dans le cadre d'une vie en cours.
* Elle ne se fait pas au travers d'un seul et même individu passant d'une vie à l'autre (ce, au travers d'un continuum,par définition ininterrompu.
* Ce ne sont pas non plus toujours les deux mêmes qui se retransmettraient la balle d'une vie à l'autre.
* Ce n'est pas parce que le Maître untel aurait reçu la transmission dans une vie antérieure, qu'il pourrait s'en prévaloir dans une vie ultérieure.
Une transmission d'une lignée se fait de maître à disciple, et elle est considérée comme "active" dans le cadre de la vie en cours : un dépositaire - vivant - transmet à un disciple - vivant -, qui devient à son tour dépositaire, et va pouvoir transmettre à un disciple, etc., etc.
Tant qu'il y a simultanément de nombreux dépositaires d'une lignée y, le risque d'interruption est faible. Quand il n'en reste que très peu à un moment quelconque, s'ils ne sont pas capables (pour des raisons diverses) de passer le flambeau, la ligné y prend fin à leur mort dans cette vie là.
D'accord.
RépondreSupprimerDans ce cas les lignées ininterrompues sont l'émanation actualisée pure et intemporelle du Bouddha lui même.
Il n'y a pas d'autre solution.
???
RépondreSupprimerBeaucoup trop compliqué pour moi :-)