Quand j'étais petite, je trouvais très drôles les dessins représentant "le" Français sous les traits d'un quidam coiffé d'un béret, avec une musette ou un panier garnis d'une baguette, d'une bouteille de pinard et d'un saucifflard. J'étais convaincue que c'était caricatural.
J'étais également convaincue que la mission de l'école publique était de nourrir les esprits en transmettant le savoir et les valeurs républicaines, à commencer par liberté, égalité, fraternité.
Il m'avait échappé que le saucifflard fait partie du programme scolaire obligatoire, via le menu des cantines scolaires.
Sur la base du principe de l'égalité, forcément. Car ce ne saurait être pour des raisons religieuses : l'Etat français est laïc.
Pauvres petits écoliers d'origine britannique que les Froggys vont prochainement obliger à avaler des cuisses de grenouille - équité oblige.
De la viande de cheval aussi, d'ailleurs.
C'est vrai, quoi ! Les étrangers qui viennent vivre en France doivent adopter, et sans rechigner, les coutumes locales, et surtout alimentaires, non ?
Tous. Pas seulement certains. Pas question de discriminer qui que ce soit, c'pas ?
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Note de la rédactrice
Pourquoi ce post ?
Il m'a été inspiré par une question posée par un participant au colloque les Voix de la paix, qui se sont élevées à la Mairie de Paris ce mardi 22 mars 2016 - un bel événement, hautement symbolique, qui a rassemblé pas loin de mille personnes de 16h à tard le soir.
La question portait sur les pratiques (religieuses) d'ordre alimentaire et leur caractère éventuellement diviseur.
C'est une question tout à fait légitime, et très intéressante.
On pourrait être tenté de répondre qu'effectivement, ne pas manger pareil divise.
D'un autre côté, la réalité est que, même au sein d'une famille unie, partageant la même culture et les mêmes habitudes de vie, on n'a pas forcément les mêmes goûts.
D'où le charme des buffets, ou des restaurants, qui permettent de partager un bon repas sans pour autant consommer les mêmes mets.
Pourquoi diantre tolérons-nous (relativement) facilement la diversité alimentaire quand elle procède des goûts personnels ou des habitudes culturelles (j'ai cependant ouï dire que l'usage français de consommer de la viande de cheval suscite ici et là de nobles indignations), mais pas quand elle relève de pratiques religieuses ?
Mystère...
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