Connais-toi toi-même, recommande le sage Socrate.
- Plus facile à dire qu'à faire, en dépit des siècles et des siècles de cogitations.
Je pense, donc je suis, constate Descartes.
Certes, mais quand je ne pense pas, ne suis-je pas ?
Et l'autre, est-il ?
S'il pense, il est sans doute. Mais si c'est moi qui pense qu'il pense et qu'il est ?
Comment l'idée "l'autre" apparaît-elle ?
En contraste de l'idée "je" / "moi" : ce qui n'est pas "moi" est "autre".
Elle semble donc seconde.
"Je" est donc premier.
"Je" est donc supérieur - d'importance supérieure, de valeur supérieure, etc., etc.
"L'autre", qui est par définition extérieur, est différent.
Il est donc effrayant.
Il est une menace.
Il faut donc se défendre.
La meilleur défense est l'attaque...
... Il semble bien que tant qu'on ne se sera pas défait de la saisie du "moi intrinsèque", la paix n'est pas prête à régner en ce bas monde.
Le Bouddha met en évidence le cercle vicieux qu'est le samsara :
l'ignorance en tant que saisie du moi se manifeste ;
elle engendre l'attachement à moi et aux miens, et l'aversion envers l'autre et les siens.
De là découlent tous les maux.
Le remède ?
La sagesse qui comprend le non-soi (l'absence d'existence propre) et l'interdépendance : je conçois "l'autre" par rapport à "moi", mais sans "l'autre", pourrais-je me concevoir en tant que "je" ?
Quel sens "je" aurait-il, sans la base de référence "l'autre" ?
Pour exister, j'ai besoin des autres : pour me donner naissance, pour m'élever, pour m'éduquer, pour m'entourer, me soutenir, me distraire, et même pour concevoir ce que je suis, ou ne suis pas.
Alors, pourquoi ai-je si peur d'eux ?
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