Le bouddhisme a beaucoup voyagé, et des traducteurs ont dû s'improviser à chaque escale.
Dans le Tibet ancien, les lotsawa étaient très estimés. Ils étaient même qualifiés d'"oeil du monde" (rjig rten gyi mig).
Il faut dire qu'eux étaient des érudits et d'excellents pratiquants. En fait, ils étaient eux-mêmes des Maîtres - pensons au grand Marpa Lotsawa.
Aujourd'hui, le bouddhisme est arrivé de par chez nous. En France, aussi il faut des traducteurs - une marchandise assez rare sur le marché.
Vraiment très rare, car sinon, jamais quelqu'un comme moi, dénué de connaissances, de compétence et qui est encore loin des rangs des "pratiquants", n'aurait été amené à jouer ce rôle ingrat et délicat.
D'après mon expérience (c'est à dire mes expériences répétées au fil des années), de nos jours, en fait d'"oeil du monde", il serait plus exact de parler de "cinquième roue du carrosse" : un personnage encombrant, dont on voudrait bien se passer, et dont on est content de se débarrasser dès que c'est possible - avec raison vu la nullité dudit personnage en ce qui me concerne - je ne puis savoir ce qu'il en est pour mes "collègues".
N'empêche que ça met dans une position ô combien agréable et confortable...
A ne pas savoir sur quel pied danser (en plus, je n'ai jamais dansé en cette vie - à l'école maternelle, je me faisais déjà porter malade pour échapper aux exercices de trémoussements collectifs).
Occasion en or pour mettre en oeuvre les lojong (blo sbyong), "entraînements de l'esprit", me direz-vous. Certes.
Mais pour cela, encore faudrait-il en avoir le niveau. Et quand on n'est même pas encore entré dans la pratique telle que définie par Dromtönpa...
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