Je suis moi quant à moi inexpérimentée dans cet art subtil, qui requiert d'avoir auparavant pris le temps d'étudier les systèmes dont on fait état (sinon, on risque de leur prêter des opinions peu "orthodoxes", si j'ose dire).
J'ai juste retenu quelques conseils prodigués au fil des Enseignements par mes Maîtres (qui s'adressaient, il est vrai, à des novices tels que moi) :
- prendre soin de systématiquement préciser à quel système on fait référence ;
- lors de l'étude d'un système, dans un premier temps, faire en sorte de le comprendre "de l'intérieur", en vue de discerner sa cohérence interne.
Cela n'oblige en rien à y adhérer, et il sera temps, une fois qu'on aura compris ses rouages, de le réfuter si on le souhaite. De connaître ses méandres facilitera alors grandement la tâche car on pourra anticiper les pièges ou contre-attaques.
(Ceci dit, croyez-moi, il est bien difficile de mettre en veilleuse la bonne (hum) vieille habitude de tout de suite discutailler, sport national oblige.)
Autrefois, en Inde, à Nalanda ou à Vikramashila, c'étaient les pandits les plus érudits qui se tenaient aux portes du monastère pour soutenir les défis lancés par leurs confrères hindouistes. Les enjeux étaient de taille : le vaincu était tenu de "se convertir" à la tradition du vainqueur. Et pas seulement lui, avec toute sa communauté !
La raison d'une telle obligation à allure tyrannique était ... la bonne foi : si lors d'un débat logique entre x et y, y démontre à x qu'il s'est fourvoyé, à la condition que x soit honnête avec lui-même, il ne pourra que se rendre aux arguments de y.
D'un autre côté, il y a là de quoi inciter et x et y à bien étudier et réfléchir avant de se lancer dans des joutes sinon par trop hasardeuses.
Au fond, les équipes de football qui passent au crible les techniques de leurs honorables adversaires s'inscrivent dans ce genre de démarche. Et il n'est pas impossible qu'en politique, certains fassent de même.
Avec une parfaite bonne foi, de bien entendu.
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