Pas mal de gens s'imaginent que tous les bouddhistes, et a fortiori tous les religieux bouddhistes, devraient être parfaits.
Eh bien, non. J'en suis un "parfait" exemple vivant.
En effet, la voie religieuse est avant tout destinée à des pratiquants qui en ont besoin, car ils sont imparfaits.
Si les religieux le sont devenus par choix personnel (et non simplement parce qu'ils auraient été amenés au monastère en bas âge), c'est qu'ils ont (en principe) senti au moins un peu l'horreur du samsara, la nécessité de s'en sortir, et qu'ils ont de plus pris conscience qu'ils n'avaient pas encore la force et les capacités pour s'en tirer seuls.
Autrement dit, dans le bouddhisme, la carrière religieuse est un moyen - pour "faciliter" le cheminement, et non une fin en soi.
Notons que ça dépend aussi du contexte :
en Asie (en Occident aussi d'ailleurs), autrefois les religieux étant respectés, le fait de bénéficier de la confiance et du soutien des fidèles leur facilitait la vie tant matérielle que spirituelle. Le regard porté sur eux les aidait à maintenir le cap : étant pris pour modèles, ils se sentaient en général le devoir de ne pas décevoir ni choquer les gens (Cf. facteurs mentaux vertueux "respect de soi" et "respect d'autrui").
Ici, aujourd'hui, ...
Tenez, en France, rien que l'obligation légale d'affilier les moines et moniales vivant en communauté à la Cavimac (branche de la sécu pour les cultes), ça interdit quasiment toute vélléité de fonder un monastère.
Eh oui, nous sommes à une période de dégénérescence.
Le bon côté est que tout effort est d'autant plus porteur de mérites.