Parmi les différentes catégories d'existants, où se situent les images mentales ?
- Ces images mentales sont constamment utilisées par nos perceptions représentatives (tout ce qui en nous est de l'ordre de la "pensée") => elles existent, n'en doutons point.
De manière relative bien sûr, cad en dépendance.
- Alors, existants permanents ou impermanents ? Composés ou incomposés ?
Pour rappel, tout phénomène composé, par définition impermanent, naît de causes et de conditions.
Il est un résultat qui suppose, pour se produire, la réunion d'une cause consubstantielle et de conditions complétives.
Prenons le cas de la plante, qui a pour cause consubtantielle la graine qui est à son origine : cet exemple illustre la continuité nécessaire entre la cause (consustantielle) et son fruit. Les deux doivent être de même subtance (rdzas).
Dans le cas d'une image mentale, pourrions-nous détecter une cause consubstantielle, sachant que toute cause consubtantielle dispaît au profit de son résultat, qui doit être de même substance qu'elle, ce dans une même continuité, cad sans interruption entre la cause et le résultat ?
Il importe que chacun réfléchisse à la question.
Que pourrions-nous être tentés de citer, par ex à propos de l'objet de notre perception quand nous repensons avec plaisir à tel mets dégusté dans notre enfance ?
a) Le mets pourrait-il être cause consubstantielle ?
Sans doute pas, et ce pour plusieurs raisons.
Entre autres, ce mets de notre jeune temps a disparu depuis bien longtemps, et donc son continuum de substance aussi.
Le mets en question était un phénomène bien concret, sucré ou salé. Aujourd'hui, il ne nous en reste que le souvenir. Ce souvenir n'est lui-même ni sucré ni salé ;-)
Néanmoins, quand nous repensons à lui, c'est quand même lui qui est l'objet de notre perception, non ?
Comme il n'existe plus, et que pourtant une perception se produit à son égard, c'est que notre esprit a pallié l'absence en le "concevant", en se le représentant.
Ce qu'elle appréhende, c'est sa représentation, son image mentale.
Ce ne peut pas être le mets lui-même : dans l'exemple pris, non seulement il n'est pas présent, mais il a disparu depuis des lustres.
b) un phénomème de nature mentale pourrait-il être ici cause consubstantielle ?
De manière générale, des phénomènes de nature mentale peuvent indubitablement servir de causes consubstantielles à de nouveaux phénomènes de nature mentales qui leur succèdent dans une même continuité.
Toute perception procède nécessairement d'une cause consubstantielle, accompagnée de x conditions complétives - dont l'objet.
=> l'objet d'une perception lui sert de condition complétive, et non de cause consubstantielle.
Or, en l'absence de toute cause consubstantielle, on ne peut en aucun cas classer un phénomène parmi les phénomènes composés, impermanents.
En résumé, étant entendu que les images mentales sont des existants, et qu'elles ne sont pas des phénomènes impermanents faute de causes consubstantielles, il s'ensuit qu'elles sont des phénomènes permanents.