vendredi 19 février 2016

Mönlam - "Grande Prière"

Depuis le 3ème jour du 1er mois lunaire, les bouddhistes tibétains et apparentés célèbrent le Mönlam (smon lam chen mo), littéralement "la Grande Prière", qui va se terminer en apothéose le 15ème jour avec la "grande fête des miracles" (cho 'phrul dus chen).


Monks during Monlam Chenmo 

Cette période commémore les joutes en pouvoirs supranormaux, qui opposèrent autrefois à Shravasti le Bouddha Shakyamouni et six grands Maîtres hindouistes, et dont le Bouddha sortit vainqueur. 


Depuis que Jé Tsongkhapa institua le Mönlam à Lhasa, en 1409, c'est sans doute l'une des plus grandes fêtes tibétaines. Jusqu'aux heures noires de l'histoire récente (révolution culturelle notamment), la seule interruption avait duré une vingtaine d'années, au début du XVIème siècle, suite à des luttes de pouvoir - politique - entre des dirigeants karma-kagyu et gelugpa.


Traditionnellement, c'était durant le Mönlam placé sous la présidence du Ganden Tripa (le chef suprême de l'école gelugpa) que se déroulaient les examens finaux des geshe lharampa, le titre le plus prestigieux chez les érudits gelugpa.

2 commentaires:

  1. Comme je ne suis pas très fort en matière d'astronomie lunaire, j'ai cherché des dates sur Internet et j’ai trouvé que le Mönlam se déroule du 16 au 22 février, et devrait donc se terminer aujourd’hui.

    Voulant en savoir plus, j’ai trouvé ce qui suit sur Internet :

    Du temps du Bouddha, six magiciens philosophes indiens, représentant des traditions philosophiques concurrentes, répandaient le bruit que le Bouddha était un charlatan. Ils avaient demandé une confrontation publique pour établir la supériorité de leur pouvoir.

    Bien que défavorable à la magie, le Bouddha accepta la confrontation car ces philosophes nuisaient à son enseignement, et proposa d’organiser le débat sous le grand manguier de Shravasti. Entendant cela, les six philosophes ont abattu tous les manguiers de la ville.

    Vint le jour de la confrontation. Le Bouddha jeta une graine de mangue sur le sol, qui poussa immédiatement en un arbre magnifique avec de grandes et larges branches. Debout sous l’arbre, le Bouddha démontra les défectuosités logiques dans les doctrines des six philosophes, dans la tradition des débats philosophiques de l’époque.

    Puis il entreprit de démontrer qu’il n’était pas inférieur aux magiciens.
    Il s’éleva dans les airs et marcha dans le ciel, émettant des jets d’eau et de feu.
    De son corps émanèrent 84000 rayons de lumière.
    Chacun des rayons touchait un lotus, sur lequel un bouddha enseignait le dharma.
    Il créa un lac de joyaux, duquel sortirent des voix expliquant les aspects du dharma.
    Il permit aux personnes qui étaient là de lire les pensées les unes des autres.
    Et bien d’autres prodiges encore, pendant 15 jours …

    Finalement les milliers de disciples des six magiciens philosophes se convertirent au bouddhisme, selon la tradition des débats philosophiques de l’époque, et plus tard devirent des Arhats.

    Après ce débat « philosophique » le Bouddha monta au paradis Trayastrimsa où il instruisit et libéra sa mère. Mais c’est une autre histoire …


    Sources :
    http://www.awakeningtosanity.net/uploads/teachings/fr/Enseignements généraux/12 actes du Bouddha_enseignement_Miroir de Cristal_fr.pdf
    http://www.padmasambhava.org/morning/teachings/buddhas.miracles.in_.shravasti.printer.friendly.pdf

    RépondreSupprimer
  2. C'est grosso modo cela.

    A ma connaissance, les six maîtres hindouistes étaient de grands maîtres respectables, et respectés. Ils n'étaient pas de simples magiciens jaloux, mais des pratiquants d'un haut niveau qui avaient développé des pouvoirs, certes supranormaux, mais néanmoins naturels, grâce à leur entraînement poussé de la méditation.
    NB Parmi les qualités d'un Bouddha, figurent les pouvoirs : ils ne sont pas des fins en soi, mais ils sont des résultats naturels issus de l'épanouissement des qualités de l'esprit, et ils constituent des moyens utiles, et même nécessaires, pour accomplir le bien des êtres exposés à la souffrance.

    Il est compréhensible que ces Maîtres hindouistes n'eussent pas trop apprécié la nouvelle Voie exposée par le Bouddha, car cela remettait en cause les leurs.
    Ils ont donc suivi la tradition indienne, en lançant un défi, avec un enjeu de taille - adhésion du perdant et de tous ses disciples au système du gagnant.
    Si mes souvenirs sont bons, les joutes de pouvoirs supranormaux ont suivi des joutes dialectiques, et le Bouddha les remporta toutes.

    RépondreSupprimer