Pour ne pas faillir aux usages céans, permettez-moi de vous souhaiter un très JOYEUX NOËL.
En fait, depuis une dizaine de jours, pas mal de personnes se sont enquises : "Vous fêtez Noël chez vous ?", sous-entendu chez les bouddhistes.
Ca fait 34 ans (comme le temps passe !) que j'ai "sauté le pas" en répétant après Geshe Rabten-lags les formules de la prise de refuge, et bientôt douze ans que j'ai adopté l'habit monastique.
Vous ne me croirez sans doute pas, mais on ne m'avait jamais encore posé cette question. Et cette année, ça n'arrête pas.
J'y ai donc réfléchi, encore qu'il me suffisait de me remémorer ce que Rinpoche nous répète chaque année au dernier Enseignement de décembre :
"Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année.
A cette occasion, vous allez sans doute vous retrouver en famille ou avec des amis. Profitez-en bien et faites tout pour favoriser une ambiance détendue et chaleureuse. Ce n'est vraiment ni le lieu ni l'heure pour entrer en conflit avec qui que ce soit, même si tel ou tel affirment des opinions contraires aux vôtres. Après tout, chacun est libre de penser ce qu'il veut, et d'exprimer ses vues.
A quel titre vouloir imposer notre propre point à autrui ? Sommes-nous si certains d'avoir toujours raison ?
Noël, vous le savez, commémore la venue de Jésus en ce monde, pour délivrer un message de paix et d'amour qui depuis des siècles aide et réconforte des millions et des millions de personnes un peu partout dans le monde.
Nous, bouddhistes, nous nous réjouissons vivement de son oeuvre en faveur des êtres souffrants et les fêtes de Noël nous offrent l'opportunité de formuler des voeux et prières pour que ses souhaits puissent s'accomplir - pour le bien de tous les êtres."
Autrement dit, oui, nous célébrons Noël, à notre manière.
Sans oublier l'autre aspect - moins religieux mais fermement ancré dans nos habitudes culturelles : les petits cadeaux d'usage assortis de voeux.
Nombre de personnes critiquent ces "voeux purement conventionnels" et s'y dérobent. Je trouve cela un peu dommage.
D'accord, ils sont conventionnels. Comme tout ce qui existe (Cf. système philosophique madhyamika prasangika).
L'aspect positif est qu'ils permettent de renouer ou d'entretenir des liens et de développer des "bons sentiments". Lesdits bons sentiments sont sans doute éphèmères - ni plus ni moins que les autres phénomènes composés. Ils auront eu le mérite de se produire. Et donc de laisser des traces, des empreintes, pour une fois bonnes.
Faut bien commencer un jour quelque part !
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