Les champs supérieurs

Les "champs supérieurs" (ou littéralement "spécifiques") - zhing khyad par can. Vous voyez ce que je veux dire ?
Si vous avez déjà étudié le lamrim, sans doute.
Sinon, avouons que ... c'est pas évident, évident.

Bref, ici, le mot "champ" désigne les êtres concernés par nos actions.

A la lumière de la loi de causalité, il apparaît qu'une seule et même action ne produit pas les mêmes effets en fonction de ses "bénéficiaires" (ou victimes).
De fait, il est sans doute plus utile (et donc plus bénéfique) de donner 10 € à un miséreux que 100 € à un nanti.

Ainsi, les différents champs envisageables sont de forces variables, en ordre décroissant :
les Maîtres spirituels, les Bouddhas, les bodhisattva, les pratyekabouddha, les shravaka, les êtres ordinaires.
Parmi ces derniers, on note aussi des différences, par exemple entre les humains et les animaux.

Il existe encore bien d'autres critères pour évaluer l'impact de nos actes, tels que :
* la bienveillance des êtres à notre égard ;
* leur faiblesse, que ce soit du fait de l'âge, ou de la maladie, ou de la pauvreté ;
* la fréquence ;
* l'intensité.

Par ailleurs, il est spécifié que les champs inférieurs (pauvres, malades, etc.) sont en réalité aussi importants, et donc aussi puissants, que les champs supérieurs (Bouddhas, etc.)

En clair, ça veut dire, par exemple, qu'il est plus grave d'insulter sa propre mère qu'un parfait inconnu dans la rue - ce qui implique que celui qui prend soin de ses parents vieillissants accumulent pas mal de bons karma.
Ou encore, il est plus grave de maltraiter un enfant que d'assener un coup de poing à un colosse.
Il est mieux d'aider un malade qu'un bien portant, etc.

Au fond, n'est-ce pas assez logique ?
Le seul petit ennui, c'est qu'on fait souvent juste le contraire.