Pour
revenir sur le point un peu scabreux évoqué l'autre jour dans un post intitulé Pratiques
commerciales douteuses, à savoir la regrettable affaire des têtes de
Bouddha sur des objets triviaux tels que des paillassons ou des abattants WC,
les réactions de mes amis bouddhistes asiatiques qui crient au blasphème, ou au
sacrilège, et expriment un certain mécontentement, voire un mécontentement
certain, m'ont fait réfléchir - une fois n'est pas coutume.
Pour
rappeler le cadre français, la laïcité implique la liberté d'expression, dont
la liberté artistique. Quant à la notion de blasphème, elle n'existe pas (plus)
dans la loi - sauf en Alsace Lorraine.
Côté
bouddhisme, tout bouddhiste est censé manifester le plus grand respect envers
les Trois Joyaux, et ce qui les représente, dont les livres, les statues, les
stoupas. Les "supports de foi" doivent être placés en hauteur,
dans des endroits propres.
Envers qui
lui nuit, tout bouddhiste est également censé :
* faire
preuve de patience - cad ne pas se mettre en colère, et surtout pas répondre à
la violence par la violence,
* réfléchir
aux liens entre les karmas et les résultats, et assumer ses responsabilités,
* si
possible, éprouver de la compassion envers le tourmentateur.
Mais pour être
bouddhiste, on n'en est pas moins humain...
Et je
trouve que mes amis réfugiés ont quelques circonstances atténuantes :
voir fouler aux pieds des images du Bouddha ravive en eux des blessures profondes, infligées par les atrocités qu'ils ont fuies en quittant qui le Cambodge, qui le Laos, qui le Tibet.
voir fouler aux pieds des images du Bouddha ravive en eux des blessures profondes, infligées par les atrocités qu'ils ont fuies en quittant qui le Cambodge, qui le Laos, qui le Tibet.
Là-bas,
le moteur était la haine.
Ici, c'est "juste" l'attachement.
Dans les deux cas, l'origine est l'ignorance.
Ici, c'est "juste" l'attachement.
Dans les deux cas, l'origine est l'ignorance.
Tout bien
réfléchi, les bouddhistes d'origine asiatiques sont admirables de patience !
Pour ma part je m'intéresse au bouddhisme depuis environ 5 ans, mais j'ignorais cette notion de respect du aux représentations. Je n'aurais pas été spontanément choqué par les images en question, jusqu'à la lecture de votre article.
RépondreSupprimerJe ne crois pas que les designers des objets en question aient des intentions malveillantes. Peut-être même croient-ils attirer une clientèle bouddhiste, en ce cas ils se sont bien trompés.
Il y a 800 000 pratiquants bouddhistes en France. Si chacun d'eux envoie à Leroy Merlin et aux autres une lettre indiquant que ces objets les blessent, leur font du mal, cela peut influer sur les décisions. 800 000 lettres de consommateurs mécontents, cela a du poids. Mais sans agressivité, qui provoque le rejet du message. Juste faire comprendre: s'il vous plaît, effacez ces images, elles nous font du mal.
Je vous réponds dans un post.
RépondreSupprimerIl est fort probable que les designers n'aient pas d'intention malveillante, c'est vrai.
Nouvel exemple qui illustre que la racine du samsara, cad de la souffrance, est l'ignorance.
Cf. Les enfants qui sont parfois cruels, parce qu'ils n'évaluent pas les effets de leurs dires ou de leurs actes. Même s'ils ne le font pas exprès, cela peut provoquer des drames.
Bonjour,
RépondreSupprimer"* réfléchir aux liens entre les karmas et les résultats, et assumer ses responsabilités"
On y trouve des choses assez cocasses en effet..., ce qui avec du recul , permet de garder un peu de bonne humeur... ;o)
pour éviter tout mal-entendu de mon commentaire dans le post d'origine,
je conçois que faire du fric en édulcorant une vie spirituelle en vu décorer les sols ou les murs de la maison ( le terme en vogue en ce moment est "feng shui" ), revient à faire ,à ceux en manque de sens dans leur vie, de balancer aux chiottes une pensée qui pourrait les sortir de la merde, puisse en " navré " + d'un...
Cette situation est en effet amusante pour un enfant,
désespérante pour l'ignorant...
alarmante pour un pratiquant,
jusqu'à parfois consternante ....
si on remplaçait de nos jours , dans la tête des gens , le terme "Religion" par celui de "Spiritualité", car les personnes se disant "hâtés" ou " ni Dieu ni Maîtres" ne sont pas forcément contre une vie de l'esprit.Peut être qu'il y aurait alors un début d'attention...
Comme disait un ami " ça relève de l'hygiène mentale , finalement.."
et comme ça cons(t)erne un peu tout le monde...
après que ce soit vécu religieusement ou non, avec ou sans les codes des différents protocoles selon les traditions , c'est une autre histoire...