lundi 2 mars 2015

Les docteurs gelugpa en philosophie bouddhiste


Les moines qui accomplissent le cursus complet se voient décerner un titre : Guéshé au Tibet central ; Katchèn à Tashi Lhunpo ; Raptchampa à Dagpo Datsang. La tradition date de bien avant Djé Rimpotché. Elle remonte au 12ème siècle et a été instaurée par le sixième abbé de Sangp’ou, Tchapa Tchökyi Sanggué (1109-1161). 
 Fin du 14ème siècle, trois titres étaient décernés à ceux qui accomplissaient un véritable circuit dialectique, soutenant des débats dans les monastères réputés de l’époque, d’obédience sakyapa ou kadampa. S’ils n’avaient discuté que des paramitas, ils devenaient Raptchampa ; s’ils avaient abordé quatre domaines hormis pramana, ils étaient appelés Ka chipa et Ka tchoupa, s’ils avaient débattu des cinq au complet. 
 L’expression de Ka tchoupa date de l’époque de Gyèlts’ap Djé ainsi appelé quand il vint avec l’intention de défier en débat Djé Rimpotché, de sorte que, bien que celui-ci eût effectivement présenté les cinq thèmes, il conserva le titre de Ka chipa.
Les guéshés du Tibet central comportent en fait toutes sortes de niveaux, dont les plus connus sont les suivants : guéshé lharampa ; guéshé ts’ok-rampa ; guéshé lingsé ; guéshé rik-rampa et guéshé dorampa, par ordre décroissant.

6 commentaires:

  1. Pour un débutant bouddhiste, ces débats posent un problème: quelle école choisir?

    En consultant les propositions des différents systèmes philosophiques, il semble qu'il y ait une sorte de supposition tacite mais non clairement exprimée: c'est que les propositions de chaque système philosophique décrivent le fonctionnement de l'esprit comme si tout le monde était doté du même esprit. Il y a des différences exprimées en fonction du niveau de progression sur la voie, mais pour un niveau donné, les descriptions sont supposées s'appliquer à tous les êtres, en tout cas on ne parle pas de différentes classes d'êtres pour un niveau donné.

    Mais est-ce bien certain ? Il y a peut-être différentes catégories d'esprits et de perceptions. Par exemples certains peuvent "voir" des images mentales, d'autres ne peuvent pas.

    Se pourrait-il que chacune des écoles décrive en fait le fonctionnement de l'esprit du maître qui a fondé l'école ? Dés lors chaque école aurait raison, pour un type d'esprit donné.

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  2. Avant de choisir, il vaudrait mieux étudier. Un rapide survol ne suffit pas.

    Tout être a ses spécificités, cad qu'il n'existe pas deux êtres identiques. Il y a cependant des ressemblances entre les êtres : grosso modo mêmes composantes, avec des dosages divers, et parfois avec des manques.

    Dans les perceptions de deux êtres disons ordinaires, il y a une partie commune et une partie non commune. En-deçà de l'état de Bouddha, deux êtres distincts ont obligatoirement des perceptions personnalisées d'un même objet - d'ailleurs, est-ce vraiment le même ? Car l'angle va forcément varier, deux êtres ne pouvant pas simultanément occuper une même position par rapport à un objet.

    En ce qui concerne le cheminement, les indications qui sont données sont des critères pour repérer des niveaux successifs sur une voie qui mène de tel état à tel autre état.
    Cela fait référence à des qualités à développer et des imperfections à combler. Cela ne signifie en rien que tous ceux qui sont à un niveau x sont semblables à tous points de vue. Impossible.



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  3. Par rapport à un niveau donné, il y a au minimum trois sous-groupes, en fonction des capacités en général. Mais chaque cas est individuel, du fait de l'historique sans commencement de chaque être.

    Par exemple, tous les bodhisattvas ont réalisé par définition la grande compassion. Mais pas de la manière manière, pas avec la même intensité, pas avec le même accompagnement mental (autres qualités et défauts qui renforcent ou affaiblissent), pas avec le même environnement (dépend des karmas, des voeux prononcés, de leur formulation), etc., etc.

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  4. De là l'importance, et même la nécessité, pour tout tout pratiquant bouddhiste de s'en remettre à un maître qualifié, en mesure de le guider sur la voie à son rythme, en tenant compte de ses points forts et faibles.

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    1. Merci pour ces précisions.

      J'ai commencé par une démarche d'étude et d'application sans maître. D'abord avec des livres, puis en suivant le cursus de Veneux.

      Si je comprends bien le sens du mot "nécessité", cette démarche en solo aurait peu de chances d'aboutir.

      Quant au fait d'avoir un maître, c'est toute une aventure qui demande réflexion. Cela pose toutes sortes de questions, relatives au style et au rythme des relations, aux engagements éventuels, etc.

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  5. Choix du maître : il faut effectivement prendre tout son temps.

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