Dans le bouddhisme, comme dans les autres religions, les textes et "prières" sont psalmodiés ou même chantés.
Chaque monastère tibétain a ainsi des mélodies qui lui sont propres. Elles ne sont pas des "créations artificielles" mais sont l'oeuvre d'un maître, d'un méditant, qui a entonné un chant lors d'une intense expérience spirituelles. Si le célèbre yogi Jetsun Milarepa a laissé des dizaines et des dizaines de chants mystiques qui sont très connus (des initiés), il est loin d'être le seul à avoir témoigné ou enseigné de cette manière.
Voilà pourquoi les maîtres insistent tant sur la nécessité de conserver et de transmettre les mélodies avec une scrupuleuse fidélité : si elles demeurent pures et authentiques, elles véhiculent la bénédiction de leur auteur, et au fond de tous les Bouddhas.
Pour prendre un exemple, les mélodies de Dagpo Datsang (tant appréciées de Sa Sainteté le 14ème Dalaï Lama) viennent du 2ème Dalaï Lama, Gedun Gyatso, auquel on doit aussi les mélodies de deux autres monastères des environs : Chökhor Gyäl et Ngari Datsang. Gedun Gyatso fut en effet successivement abbé des trois communautés.
Dagpo Rinpoche nous expliquait encore l'autre jour qu'en fonction de l'âge du 2ème Dalaï Lama quand il dirigea les collèges, les tonalités varient notablement. Cela va de lignes très graves et très allongées à Chökhor Gyäl, où Gedun Gyatso résida dans sa jeunesse, à des lignes très aigües et même écourtées (la fin des vers n'est pas prononcée, faute de souffle) à Ngari Datsang où il termina sa vie. Son séjour à Datsang Datsang se situant entre ces deux époques, les mélodies du collège sont également intermédiaires. Le juste milieu, en quelque sorte...
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