Cher Patrick, je ne comprends pas bien, dans votre article, l'énoncé :
"objet saisi : objet qui serait "sujet" de l'objet apparaissant".
Je me demande s'il n'y a pas ici un amalgame avec les deux aspects d'une perception, respectivement appelé "aspect perçu" (zung rnam ; littéralement "aspect saisi" ) et "aspect percevant" ('dzin rnam). En d'autres termes, une perception présenterait simultanément deux facettes, ou remplirait deux fonctions, avec une partie montrant l'aspect de l'objet, et l'autre partie appréhendant cet aspect.
A vérifier.
A noter :
A l'exception des philosophes vaibhashika, tous les autres philosophes bouddhistes admettent que les perceptions même sensorielles n'appréhendent pas les éventuels objets extérieurs constituant leur condition objectale, et ce d'autant plus que, par définition, les causes et conditions précèdent leurs résultats. Les perceptions appréhendent l'apparence - mentale - de l'objet.
Laquelle apparence est conditionnée non seulement par l'objet extérieur, mais aussi (et surtout) par les karma dont le sujet est porteur...
Rappel Génial et parfaitement idoine !
RépondreSupprimerTel un « aveugle qui croit voir …» (Rinpoché le 20 juin 2010 à « notre » propos), …je perçois « à tâtons » !
RépondreSupprimerPremier aspect :
Lorsque je regarde un objet la conscience visuelle (…partie montrant l'aspect de l'objet) et la conscience mentale (…partie appréhendant cet aspect) « interviennent ».
Commentaires :
- je remarque la prépondérance de la conscience mentale sur ses consœurs.
Ainsi, Yogacharia svatantrika et certains cittamatra conçoivent même une conscience mentale qui « accompagne » la conscience mentale (auto perception cette fois ci Marie Stella ?)
- Autant dire que les consciences sensorielles « baignent » dans la conscience mentale !
Deuxième aspect :
Je ne suis pas « qualifié » pour estimer si « les 4 types d’objets de perception » (objets …apparaissant, saisi, conçu, introductif) sont des « aspects de la perception », je m’en remets à vous, avec confiance !
Nonobstant, si « l’objet apparaissant » et « l’objet saisi » concernent bien le même objet, ce n’est pas le même aspect,… ce qui permet l’élaboration d’une perception qui repose sur l’expérience.
Je reformule mon propos :
Comparer « l’objet que je vois » à celui « qui existe » me permettrait de considérer la manière dont le mental peut avoir un effet sur l’objet (ou l’inverse d’ailleurs), et donc d’affiner la justesse de ma perception.
Commentaire :
- Concernant votre « à noter » : si toutes les autres écoles bouddhistes « admettent que les perceptions même sensorielles n'appréhendent pas les éventuels objets extérieurs constituant leur condition objectale, et ce d'autant plus que, par définition, les causes et conditions précèdent leurs résultats. » il n’en reste pas moins que pour prasangika …le fait qu’aucune particule existe réellement, n’exclue pas la réalité conventionnelle d’exister.
En d’autre terme, la vacuité de l’objet n’exclue pas l’existence conventionnelle ! Pas plus que la « subjectivité » de « ma » perception, n’affecte la potentialité d’affiner la justesse de la perception. Si non, je me demande bien comment avoir des perceptions justes, sauf à être aryabuddha ?
A moins de considérer que nous n’aurions aucune perception juste !