mercredi 22 décembre 2010

Les religieux bouddhistes

Selon le Larousse en ligne sur Google, un religieux est quelqu'un qui a fait voeu de vivre selon une certaine règle, tandis qu'un moine est quelqu'un qui est lié par des voeux de religion et mène, en solitaire ou en communauté, une vie esentiellement spirituelle. Tout religieux (en réalité, le mot "moine" ne peut être appliqué à des religieux non soumis à une clôture).

Maintenant, quid de la réalité bouddhique dans ce domaine ?

Eh bien, c'est plutôt compliqué, surtout depuis que le bouddhisme est arrivé en Occident, car les écoles qui étaient autrefois localisées dans tel ou tel pays cohabitent désormais en des lieux où de plus le Dharma est nouveau et pas forcément encore si bien connu que ça.
Et puis, il y a les problèmes de vocabulaire, qui viennent s'ajouter aux difficultés de compréhension.

Tout cela pour dire que l'expression "religieux (et bien sûr religieuses) bouddhistes" recouvre un champ sémantique très vaste, du fait de la diversité au sein des branches et sous-branches.

Vous avez, j'espère, noté que dans mon précédent article à propos de l'entrée en religion, j'avais pris soin de spécifier "selon le Vinaya".

Prenons l'exemple typique du Japon, où le Vinaya (il s'agissait du Dharmagupta-vinaya, en vigueur en Chine, en Corée ou encore au Vietnam) n'était plus guère utilisé depuis le XIIème siècle, et a été abandonné depuis la persécution du bouddhisme survenue au XIXème siècle.
Depuis qu'ils ont récupéré le droit de pratiquer le bouddhisme, en lieu et place des ordinations du Vinaya, les Japonais recourent à des cérémonies de prise de voeux de bodhisattva. Les engagements ne sont bien sûr pas identiques à ceux du Vinaya, même s'il y a des bases communes.

Les "moines" et "nonnes" japonais ou encore coréens (car certains religieux du pays du Matin calme ont emboîté le pas à leurs voisins), qui peuvent se marier ou encore boire de l'alcool et fumer, n'en sont donc pas aux yeux des moines d'Asie du Sud-Est (Theravada-vinaya), ni d'ailleurs aux yeux des moines tibétains ou vietnamiens.
Mais selon leurs critères, ils en sont.

Tant que ces religieux restaient dans leur pays, tout le monde étant au courant, il n'y avait aucune ambiguïté.
En revanche, dans nos pays, le fait d'utiliser les mêmes mots pour des statuts extrêmement différents, s'avère gênant et source de nombreux malentendus.

En tout cas, de même qu'en Occident, les pasteurs protestants, mariés, ou encore les rabbins, mariés également, sont admis au rang des religieux, les "moines" et "nonnes" japonais sont sans nul doute des "religieux bouddhistes", car ils ont "fait voeu de vivre selon une certaine règle".

Au sein de la société tibétaine, en parallèle avec les moines et nonnes - qui suivent le Vinaya -, il existe une autre catégorie de "religieux" qui suivent une certaine règle mais une règle qui (contrairement au Vinaya) ne leur interdit pas de se marier, de boire de l'alcool, etc.
Ces religieux, qui ne sont donc pas des "moines" (rab byung), sont fréquents dans les écoles nyingmapa, kagyupa et sakyapa, plus rares chez les gelugpa.
Chez les Sakyapa, la charge de chef de l'école est d'ailleurs héréditaire, de père en fils.
Pour citer quelques noms parmi des Lamas connus en France, c'est donc le cas de Sakya Trizin, ou encore Dilgo Khyentse Rinpoche (nyingmapa), Lama Gyurmé (kagyupa).


4 commentaires:

  1. Chère Marie-Stella, il arrive souvent que les voeux de pratimoksha soient tous présentés comme faisant partie du vinaya.
    Puisse que le vinaya concerne l'éthique monastique, il commence à partir du niveau Shramanera (et en vrai à partir de rapdjoung, mais chut, cela reste entre nous ...).
    Mais alors peut tu préciser la différence (ou pas) entre voeux de pratimoksha et le vinaya, qui se rejoignent à un moment donné (ou pas)...

    Concernant les "religieux qui ne sont pas des moines", justement, comme voeux ils peuvent avoir les voeux de guénien...

    Autre sujet : le port de la robe, chez les tibétains (là aussi peut-être depuis leur arrivée en occident), suivant les voeux qu'ils ont (ou pas). Parfois il y a plusieurs façons de faire. Ce qui ne simplifie pas la tâche pour que l'on s'y retrouve !

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  2. Cher Ivan, sans entrer dans les détails, le Vinaya prend en compte les voeux d'upasaka/upasika (genyen), car ils constituent le socle de tout le reste.

    Concernant le port d'un habit religieux, ou ressemblant, chez les Tibétains par des non moines, cela ne date pas de l'arrivée en Occident.
    Il y a plusieurs cas de figure, et des variantes ne fonction des écoles, mais en général, ce sera le fait de personnes ayant un rang de Lama.
    Chez les Sakyapa, la jupe des Lama non moines est blanche (ex Sakya Trizin).

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  3. Merci !
    Donc l'application du vinaya commence avant les voeux de moine, c'est-à-dire pour les laïcs qui on les voeux d'upasaka. C'est cela ?
    Et comment situer le mot "pratimoksha" par rapport à "vinaya" ?

    Les "religieux qui ne sont pas moines", mais qui continuent à suivre le vinaya , sont ceux qui portent ces voeux d'upasaka. Chose qui me semble courante dans toutes les lignées, même chez les guelougpa, heureusement d'ailleurs !

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  4. Je ne suis sans doute pas sur le bon billet pour vous poster cette petite histoire vraie mais je ne résiste pas à le faire en cette période de fin d'année propice à la narration des contes les plus merveilleux.
    Pardonnez-moi donc à l'avance pour cette parenthèse et n'y voyez là qu'une envie pressante de vous retranscrire mot pour mot l'histoire vraie que je viens de lire sur le bulletin adressé par l'association "Au bonheur des chevaux" (ARSRC) qui œuvre pour le respect, le sauvetage et la retraite des chevaux et autres animaux.
    La voici donc. Bonne lecture et bonnes fêtes à vous tous en vous souhaitant tout beaucoup de bonheur et une bonne santé.

    En tant que propriétaire de l'entreprise de pompes funèbres Cooke, Fred Cooke apporta pendant plus de 45 ans, du réconfort à des milliers de familles en deuil, jusqu'au jour où sa femme décéda d'un cancer.
    Il découvrit alors que c'était son tour d'être réconforté d'une manière ou d'une autre.
    Il adopta alors un jeune Golden Retriever qui répondait au nom d'Abigaïl.
    Cooke habitait alors un appartement situé juste au-dessus de la chapelle funéraire. Lorsqu'il descendait travailler à son bureau, la chienne l'accompagnait et lui tenait compagnie. Mais un jour, elle décida de se faire des amis et quitta le bureau à la dérobée.
    Quand Cooke la découvrit enfin, elle était dans la chambre funéraire, sagement couchée aux pieds d'une femme habillée de noir et assise à côté du cercueil de son mari. Cooke lui présenta ses excuses et essaya d'entraîner Abigaïl hors de la pièce.
    "Est-il vraiment nécessaire de la chasser d'ici ?" demanda la dame en deuil. "Elle m'a apporté tant de réconfort simplement par sa présence !"
    La chienne prit alors l'habitude de quitter le bureau de Cooke chaque fois que des funérailles avaient lieu dans la chapelle funéraire.
    "Elle semble reconnaître tout de suite quelle personne est la plus affectée par le départ d'un être cher et elle s'en approche tout de suite. Elle s'assied à ses pieds, lève la tête vers le visage de cette personne et se met à la regarder de ses grands yeux marrons pleins de douceur et de compassion. En quelques minutes, les pleurs ont cessé et l'homme ou la femme se met à caresser la fourrure ou la tête de Retriever ! En dehors de ces périodes, elle adore jouer comme le jeune chien espiègle qu'elle n'a cessé d'être. Mais dès la minute où elle entre dans la chapelle funéraire, elle se comporte de manière tout à fait différente".
    Elle commit une seule faute, le jour où, encore jeune chienne, elle grignota un bouquet d'œillets. Cooke se dépêcha d'offrir un nouveau bouquet à la famille en deuil, mais ils refusèrent !
    "Mabel adorait les chiens !" déclarèrent-ils, "Nous sommes sûrs qu'elle aurait éclaté de rire à la vue de toutes ces fleurs à moitié déchiquetées !"
    Il n'y a pas de doute, les animaux sont un cadeau de Dieu!

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