Etre sérieux sans se prendre au sérieux : pas si simple.
Heureusement que de Grands Maîtres ont à coeur de montrer que c'est pourtant chose possible.
Ainsi, il y a un bonne trentaine d'années à Dharamsala, Serkong Tsenshab Rinpoche remet un jour à Geshe Buka, élève de Geshe Rabten, un gros paquet - un cadeau de la part de son Maître, dit-il.
Geshe Buka, touché de cette attention, retire un papier, puis un autre, et un autre encore. Mais rien, rien du tout. Le paquet est tout ce qu'il y a de plus vide.
Geshe Buka n'a aucun doute sur l'auteur de la plaisanterie - ce ne peut être que le soi-disant messager.
Il s'abstient soigneusement de toute remarque et attend son heure.
A quelques temps de là, plusieurs Bhoutanais arrivent à Dharamsala en pèlerinage. Bien sûr, ils font le tour des grands Maîtres pour leur rendre hommage et leur faire offrande.
Geshe Buka leur emprunte un habit traditionnel qu'il revêt, et à la nuit tombante, il vient ainsi déguisé se prosterner devant Serkong Tsenshab Rinpoche. Avec toutes les marques d'une profonde dévotion (il se tient - bien sûr - plié en deux, la tête baissée), il dépose en offrande une bonne dizaine de boîtes bhoutanaises empilées (mais quasiment vides).
Sans le reconnaître, le Maître bénit le visiteur qui, à peine le dos tourné, ne peut s'empêcher de pouffer, vendant ainsi la mèche...
Il faut rire ici ou il y a une suite ?
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