Pékin affirme son autorité sur le choix du prochain dalaï-lama
Reuters
Emma Graham-Harrison, version française Jean-Stéphane Brosse
La réincarnation du dalaï-lama doit être validée par le gouvernement central chinois, qui ne reconnaîtra aucun candidat qu'il n'a pas approuvé, déclare le président du gouvernement régional tibétain.
La succession du chef spirituel des Tibétains, qui est âgé de 73 ans et a connu l'an dernier des problèmes de santé, est de plus en plus évoquée. Le dalaï-lama lui-même a laissé entendre que son possible successeur pourrait se trouver hors de Chine, ce qu'exclut Pékin.
Qiangba Puncog, président du gouvernement tibétain, a souligné que la sélection du prochain dalaï-lama devrait obéir à des "conventions historiques", y compris le feu vert de Pékin.
"Si le dalaï-lama n'obéit pas à cette convention, pour des raisons politiques ou autres, je pense que sa réincarnation ne sera pas reconnue par les religieux au Tibet et que le gouvernement central ne l'approuvera jamais", a-t-il déclaré en marge de la session annuelle du parlement, dont il est membre.
Selon Pékin, l'incarnation du dalaï-lama doit être choisie en tirant au sort dans une urne donnée aux Tibétains par les empereurs de la dynastie Qing. Seul le gouvernement central est habilité à exempter un candidat à la succession de ce rituel, établi en 1793 dans "l'article 29 de l'ordonnance pour un gouvernement plus efficace au Tibet", rapporte Chine nouvelle.
Au cas où le gouvernement tibétain en exil et les monastères qui lui sont associés choisiraient un successeur non accepté par Pékin, il paraîtrait cependant difficile pour le gouvernement chinois de faire accepter son propre candidat.
En 1995, la Chine avait choisi sa propre incarnation pour succéder au 10e panchen-lama, deuxième plus haut chef spirituel des Tibétains, mais la plupart des Tibétains ne l'ont pas reconnu.
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