Que vous / nous souhaiter ?
Le bonheur
Selon les trois types de motivations :
* le bonheur de vies favorables, mais encore dans le samsara,
** ou mieux : le bonheur de la libération,
*** ou bien mieux : le bonheur de l'Eveil suprême de Bouddha.
Et pour atteindre de tels résultats, la capacité d'en réunir les causes :
* l'éthique
** les trois instructions supérieures - éthique, concentration, sagesse
*** l'union de la sagesse et de la méthode ("méthode" dont l'axe est bodhicitta et qui inclut toutes les vertus autres que la sagesse)
Y'a plus qu'à !
Le blog de MSB. Indications historiques, anecdotiques voire doctrinales sur le bouddhisme.
vendredi 31 décembre 2010
mardi 28 décembre 2010
Semaine de l'Himalaya Quai Branly
Du dimanche 26 décembre 2010 au dimanche 2 janvier 2011
Partez à la découverte de l'Himalaya et des cultures qui y puisent leur source à travers les récits d'aventuriers d'hier et d'aujourd'hui.
En lien avec l'exposition Dans le blanc des yeux, masques primitifs du Népal, le musée vous entraîne sur les pistes de cette "demeure des neiges" (Himalaya en sanskrit) en vous proposant une palette d'activités ludiques, festives et de découverte.
Sur une idée originale et avec la participation exceptionnelle de Priscilla Telmon, écrivain voyageur.vendredi 24 décembre 2010
Joyeux Noël
En cette fin d'après midi du 24 décembre 2010, permettez-moi de vous souhaiter
Joyeux Noël
Puisse la trêve traditionnelle en ce jour s'établir durablement partout dans le monde.
Puissent la douceur, l'indugence et la bienveillance s'installer en les coeurs.
Puissent les paramita - générosité, éthique, patience, enthousiasme, concentration et sagesse - être au plus vite parachevées par toutes et par tous.
Joyeux Noël
Puisse la trêve traditionnelle en ce jour s'établir durablement partout dans le monde.
Puissent la douceur, l'indugence et la bienveillance s'installer en les coeurs.
Puissent les paramita - générosité, éthique, patience, enthousiasme, concentration et sagesse - être au plus vite parachevées par toutes et par tous.
mercredi 22 décembre 2010
Les religieux bouddhistes
Selon le Larousse en ligne sur Google, un religieux est quelqu'un qui a fait voeu de vivre selon une certaine règle, tandis qu'un moine est quelqu'un qui est lié par des voeux de religion et mène, en solitaire ou en communauté, une vie esentiellement spirituelle. Tout religieux (en réalité, le mot "moine" ne peut être appliqué à des religieux non soumis à une clôture).
Maintenant, quid de la réalité bouddhique dans ce domaine ?
Eh bien, c'est plutôt compliqué, surtout depuis que le bouddhisme est arrivé en Occident, car les écoles qui étaient autrefois localisées dans tel ou tel pays cohabitent désormais en des lieux où de plus le Dharma est nouveau et pas forcément encore si bien connu que ça.
Et puis, il y a les problèmes de vocabulaire, qui viennent s'ajouter aux difficultés de compréhension.
Tout cela pour dire que l'expression "religieux (et bien sûr religieuses) bouddhistes" recouvre un champ sémantique très vaste, du fait de la diversité au sein des branches et sous-branches.
Vous avez, j'espère, noté que dans mon précédent article à propos de l'entrée en religion, j'avais pris soin de spécifier "selon le Vinaya".
Prenons l'exemple typique du Japon, où le Vinaya (il s'agissait du Dharmagupta-vinaya, en vigueur en Chine, en Corée ou encore au Vietnam) n'était plus guère utilisé depuis le XIIème siècle, et a été abandonné depuis la persécution du bouddhisme survenue au XIXème siècle.
Depuis qu'ils ont récupéré le droit de pratiquer le bouddhisme, en lieu et place des ordinations du Vinaya, les Japonais recourent à des cérémonies de prise de voeux de bodhisattva. Les engagements ne sont bien sûr pas identiques à ceux du Vinaya, même s'il y a des bases communes.
Les "moines" et "nonnes" japonais ou encore coréens (car certains religieux du pays du Matin calme ont emboîté le pas à leurs voisins), qui peuvent se marier ou encore boire de l'alcool et fumer, n'en sont donc pas aux yeux des moines d'Asie du Sud-Est (Theravada-vinaya), ni d'ailleurs aux yeux des moines tibétains ou vietnamiens.
Mais selon leurs critères, ils en sont.
Tant que ces religieux restaient dans leur pays, tout le monde étant au courant, il n'y avait aucune ambiguïté.
En revanche, dans nos pays, le fait d'utiliser les mêmes mots pour des statuts extrêmement différents, s'avère gênant et source de nombreux malentendus.
En tout cas, de même qu'en Occident, les pasteurs protestants, mariés, ou encore les rabbins, mariés également, sont admis au rang des religieux, les "moines" et "nonnes" japonais sont sans nul doute des "religieux bouddhistes", car ils ont "fait voeu de vivre selon une certaine règle".
Au sein de la société tibétaine, en parallèle avec les moines et nonnes - qui suivent le Vinaya -, il existe une autre catégorie de "religieux" qui suivent une certaine règle mais une règle qui (contrairement au Vinaya) ne leur interdit pas de se marier, de boire de l'alcool, etc.
Ces religieux, qui ne sont donc pas des "moines" (rab byung), sont fréquents dans les écoles nyingmapa, kagyupa et sakyapa, plus rares chez les gelugpa.
Chez les Sakyapa, la charge de chef de l'école est d'ailleurs héréditaire, de père en fils.
Pour citer quelques noms parmi des Lamas connus en France, c'est donc le cas de Sakya Trizin, ou encore Dilgo Khyentse Rinpoche (nyingmapa), Lama Gyurmé (kagyupa).
Maintenant, quid de la réalité bouddhique dans ce domaine ?
Eh bien, c'est plutôt compliqué, surtout depuis que le bouddhisme est arrivé en Occident, car les écoles qui étaient autrefois localisées dans tel ou tel pays cohabitent désormais en des lieux où de plus le Dharma est nouveau et pas forcément encore si bien connu que ça.
Et puis, il y a les problèmes de vocabulaire, qui viennent s'ajouter aux difficultés de compréhension.
Tout cela pour dire que l'expression "religieux (et bien sûr religieuses) bouddhistes" recouvre un champ sémantique très vaste, du fait de la diversité au sein des branches et sous-branches.
Vous avez, j'espère, noté que dans mon précédent article à propos de l'entrée en religion, j'avais pris soin de spécifier "selon le Vinaya".
Prenons l'exemple typique du Japon, où le Vinaya (il s'agissait du Dharmagupta-vinaya, en vigueur en Chine, en Corée ou encore au Vietnam) n'était plus guère utilisé depuis le XIIème siècle, et a été abandonné depuis la persécution du bouddhisme survenue au XIXème siècle.
Depuis qu'ils ont récupéré le droit de pratiquer le bouddhisme, en lieu et place des ordinations du Vinaya, les Japonais recourent à des cérémonies de prise de voeux de bodhisattva. Les engagements ne sont bien sûr pas identiques à ceux du Vinaya, même s'il y a des bases communes.
Les "moines" et "nonnes" japonais ou encore coréens (car certains religieux du pays du Matin calme ont emboîté le pas à leurs voisins), qui peuvent se marier ou encore boire de l'alcool et fumer, n'en sont donc pas aux yeux des moines d'Asie du Sud-Est (Theravada-vinaya), ni d'ailleurs aux yeux des moines tibétains ou vietnamiens.
Mais selon leurs critères, ils en sont.
Tant que ces religieux restaient dans leur pays, tout le monde étant au courant, il n'y avait aucune ambiguïté.
En revanche, dans nos pays, le fait d'utiliser les mêmes mots pour des statuts extrêmement différents, s'avère gênant et source de nombreux malentendus.
En tout cas, de même qu'en Occident, les pasteurs protestants, mariés, ou encore les rabbins, mariés également, sont admis au rang des religieux, les "moines" et "nonnes" japonais sont sans nul doute des "religieux bouddhistes", car ils ont "fait voeu de vivre selon une certaine règle".
Au sein de la société tibétaine, en parallèle avec les moines et nonnes - qui suivent le Vinaya -, il existe une autre catégorie de "religieux" qui suivent une certaine règle mais une règle qui (contrairement au Vinaya) ne leur interdit pas de se marier, de boire de l'alcool, etc.
Ces religieux, qui ne sont donc pas des "moines" (rab byung), sont fréquents dans les écoles nyingmapa, kagyupa et sakyapa, plus rares chez les gelugpa.
Chez les Sakyapa, la charge de chef de l'école est d'ailleurs héréditaire, de père en fils.
Pour citer quelques noms parmi des Lamas connus en France, c'est donc le cas de Sakya Trizin, ou encore Dilgo Khyentse Rinpoche (nyingmapa), Lama Gyurmé (kagyupa).
mardi 21 décembre 2010
"Entrer en religion"
Dans le bouddhisme, à partir de quand n'est-on plus un laïc, mais un religieux ?
Selon le Vinaya, Cher Ivan, c'est à partir du stade appelé pravrajita en sanskrit, pabbajita en pali, rab tu byung ba en tibétain, shukke en japonais, etc.
Rab tu byung ba signifie littéralement "être devenu ... excellent" !
Toutes proportions gardées, bien sûr : par rapport à ceux qui demeurent englués dans les miasmes de la vie profane.
Le sens littéral de shukke est "quitter la maison", cad quitter sa famille - comme le Prince Siddartha le fit, pour atteindre l'Eveil suprême en vue d'accomplir le bien de tous les êtres.
L'entrée dans la carrière religieuse coïncide avec l'instant où l'Abbé (upadhyaya) coupe une mèche de cheveux du disciple.
Dès ce premier stade, le religieux assume 10 voeux, ou engagements, fondamentaux - cad fondamentaux pour tous les religieux y compris les bhikshu.
Puis viennent éventuellement, mais pas nécessairement :
- l'ordination mineure, de shramanera (dge tshul) / shramanerika (dge tshul ma) : aux dix voeux fondamentaux viennent s'ajouter 36 préceptes.
- l'ordination majeure, de bhikshu (dge slong) / bhikshuni (dge slong ma) : le nombre des préceptes varie en fonction des Vinaya. Par ex, selon le Mulasarvastivada-vinaya répandu dans la zone himalayenne (Tibet, Mongolie, Bhoutan, etc.) : respectivement 253 et 364 (mais la lignée de bhikshuni du Mulasarvastivada-vinaya est interrompue depuis des siècles).
- En ce qui concerne les moniales, il y a un étape intermédiare entre les ordinations mineures et majeures, en tant que shikshamana (48 préceptes)
Il est également possible de pratiquer le Dharma tout en conservant le statut laïque : bien des maîtres l'ont prouvé dans tous les pays où le bouddhisme s'est diffusé.
Pour ne citer que quelques exemples parmi les grands noms tibétains :
Domtönpa, Marpa ou encore Milarepa n'étaient pas moines.
Selon le Vinaya, Cher Ivan, c'est à partir du stade appelé pravrajita en sanskrit, pabbajita en pali, rab tu byung ba en tibétain, shukke en japonais, etc.
Rab tu byung ba signifie littéralement "être devenu ... excellent" !
Toutes proportions gardées, bien sûr : par rapport à ceux qui demeurent englués dans les miasmes de la vie profane.
Le sens littéral de shukke est "quitter la maison", cad quitter sa famille - comme le Prince Siddartha le fit, pour atteindre l'Eveil suprême en vue d'accomplir le bien de tous les êtres.
L'entrée dans la carrière religieuse coïncide avec l'instant où l'Abbé (upadhyaya) coupe une mèche de cheveux du disciple.
Dès ce premier stade, le religieux assume 10 voeux, ou engagements, fondamentaux - cad fondamentaux pour tous les religieux y compris les bhikshu.
Puis viennent éventuellement, mais pas nécessairement :
- l'ordination mineure, de shramanera (dge tshul) / shramanerika (dge tshul ma) : aux dix voeux fondamentaux viennent s'ajouter 36 préceptes.
- l'ordination majeure, de bhikshu (dge slong) / bhikshuni (dge slong ma) : le nombre des préceptes varie en fonction des Vinaya. Par ex, selon le Mulasarvastivada-vinaya répandu dans la zone himalayenne (Tibet, Mongolie, Bhoutan, etc.) : respectivement 253 et 364 (mais la lignée de bhikshuni du Mulasarvastivada-vinaya est interrompue depuis des siècles).
- En ce qui concerne les moniales, il y a un étape intermédiare entre les ordinations mineures et majeures, en tant que shikshamana (48 préceptes)
Il est également possible de pratiquer le Dharma tout en conservant le statut laïque : bien des maîtres l'ont prouvé dans tous les pays où le bouddhisme s'est diffusé.
Pour ne citer que quelques exemples parmi les grands noms tibétains :
Domtönpa, Marpa ou encore Milarepa n'étaient pas moines.
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lundi 20 décembre 2010
Décès de Gene Smith
La fin 2010 semble être marquée par une hécatombe parmi les tibétologues !
Je viens d'apprendre par R.G. (merci à elle) la mort, survenue le 16 décembre, de Gene Smith, qui déploya tous ses efforts pour préserver le patrimoine écrit tibétain :
http://www.tbrc.org/#home
La liste des prières et dédicaces à faire s'allonge...
Je viens d'apprendre par R.G. (merci à elle) la mort, survenue le 16 décembre, de Gene Smith, qui déploya tous ses efforts pour préserver le patrimoine écrit tibétain :
http://www.tbrc.org/#home
La liste des prières et dédicaces à faire s'allonge...
dimanche 19 décembre 2010
Les aléas du samsara
L'Académie française vient de perdre sa doyenne.
Jacqueline de Romilly, décédée le 18 décembre 2010, fut sans nul doute une femme remarquable, qui la première franchit nombre de portes jusque là strictement réservées à ces Messieurs.
Madame de Romilly fut brillante, très brillante. Mais sa vie fut loin d'être un long fleuve tranquille, et elle la finit seule, à l'hôpital.
« Avoir été juive sous l'Occupation, finir seule, presque aveugle, sans enfants et sans famille, est-ce vraiment sensationnel ? Mais ma vie de professeur a été, d'un bout à l'autre, celle que je souhaitais. » (Le Figaro du 19 décembre 2010).
Et si on faisait quelques prières à son intention ?
Tout en réfléchissant aux différents facteurs qui ont pu se combiner pour donner des résultats aussi hétéroclites, en apparence tout au moins.
Car comment savoir à propos de quelqu'un d'autre que soi ?
Jacqueline de Romilly, décédée le 18 décembre 2010, fut sans nul doute une femme remarquable, qui la première franchit nombre de portes jusque là strictement réservées à ces Messieurs.
Madame de Romilly fut brillante, très brillante. Mais sa vie fut loin d'être un long fleuve tranquille, et elle la finit seule, à l'hôpital.
« Avoir été juive sous l'Occupation, finir seule, presque aveugle, sans enfants et sans famille, est-ce vraiment sensationnel ? Mais ma vie de professeur a été, d'un bout à l'autre, celle que je souhaitais. » (Le Figaro du 19 décembre 2010).
Et si on faisait quelques prières à son intention ?
Tout en réfléchissant aux différents facteurs qui ont pu se combiner pour donner des résultats aussi hétéroclites, en apparence tout au moins.
Car comment savoir à propos de quelqu'un d'autre que soi ?
Rinpoche en Asie
De très jolies photos dans "Gallery" du site de Bandung, dont plusieurs avec Rinpoche :
www.kadamchoeling.or.id
www.kadamchoeling.or.id
Monastères refuges
Ma Voix pour la liberté : Autobiographie d'une nonne d'origine tibétaine, Ani Chöying Drolma, née le 4 juin 1971 à Katmandou dans un camp de réfugiés.
Présentation de l'éditeur :
« À dix ans, j'ai décidé que je ne me marierais jamais et que plus personne ne lèverait la main sur moi. À commencer par mon père. »Le témoignage exceptionnel d'une nonne bouddhiste qui consacre sa vie aux petites filles menacées par la violence des hommes. »
Matthieu Ricard :
« Ani est l'une de ces centaines de petites filles qui, au Népal et au Tibet, se réfugient au monastère pour ne pas être mariées de force à un homme qui les battra et les exploitera. Recueillie par un maître bouddhiste, Ani n'a jamais oublié la peur et la rage de son enfance blessée.
Devenue nonne, elle veut aider toutes les petites filles promises au même enfer. Ouvrir une école. Mais où trouver les fonds ?
Ani a un don extraordinaire : sa voix. Alors elle chante. Et sa musique traverse les frontières. Tracy Chapman, Céline Dion et Tina Turner la soutiennent, elle devient une star en Allemagne, au Japon, aux États-Unis. En quelques mois, Ani recueille dans son école plus de 50 petites filles de la rue. ... »
Patience - résignation
Histoire de s'occuper pendant les fêtes, voici un autre thème de réflexion, ou ... de travaux pratiques en cette période propice aux rencontres :
1° Au sein des 52 facteurs mentaux, où se niche la patience ?
2° Quand on se résigne à une situation, fait-on alors forcément preuve de "patience" ?
1° Au sein des 52 facteurs mentaux, où se niche la patience ?
2° Quand on se résigne à une situation, fait-on alors forcément preuve de "patience" ?
L'autodiscipline et l'amour
En réponse à Irène :
Selon mon dictionnaire, apramâda se dit en tibétain bag yod, que nous traduisons pour le moment par "autodiscipline".
Dans l'Abhisamayalakara, Asanga explique ainsi ce facteur mental vertueux :
"Qu’entend-on par autodiscipline ?
Reposant sur le non-attachement, la non-aversion, la non-ignorance ainsi que l’enthousiasme, elle suscite les phénomènes vertueux et garde le mental des phénomènes souillés. Sa fonction est de faire pleinement accomplir et réaliser tout ce qui est excellent dans le monde et au-delà du monde."
En clair, il s'agit d'un facteur mental qui est vertueux par nature.
Apramâda est toujours fondé sur les "trois racines vertueuses" :
le non-attachement (dont un aspect marquant est le renoncement), la non-aversion (dont l'amour - maitri) et la non-ignorance,
ainsi que sur l'enthousiasme, qui consiste à" aimer ce qui est vertueux", et donc à se comporter bien avec joie.
Maitri est donc également un facteur mental vertueux ; c'est un aspect revêtu par la non-aversion.
Asanga définit celle-ci comme consistant en une absence d'agressivité à l'égard des êtres imparfaits, des souffrances et des existants liés à la souffrance.
Rappelons-nous ce vers de Corneille"Va , je ne te hais point.", qui est une parfaite illustration de cette façon de voir les choses.
Il est à noter qu'Asanga précise que les objets pris en compte par ce facteur mental relève du samsara.
Effectivement, l'amour consiste à souhaiter à ce que des êtres actuellement privés de bonheur puissent au plus vite accéder au bonheur, et donc aux causes du bonheur.
D'où la question du jour :
Dans le Mahayana, peut-on dire qu'on a de "l'amour" pour le Bouddha, ou encore pour nos Maîtres ?
Selon mon dictionnaire, apramâda se dit en tibétain bag yod, que nous traduisons pour le moment par "autodiscipline".
Dans l'Abhisamayalakara, Asanga explique ainsi ce facteur mental vertueux :
"Qu’entend-on par autodiscipline ?
Reposant sur le non-attachement, la non-aversion, la non-ignorance ainsi que l’enthousiasme, elle suscite les phénomènes vertueux et garde le mental des phénomènes souillés. Sa fonction est de faire pleinement accomplir et réaliser tout ce qui est excellent dans le monde et au-delà du monde."
En clair, il s'agit d'un facteur mental qui est vertueux par nature.
Apramâda est toujours fondé sur les "trois racines vertueuses" :
le non-attachement (dont un aspect marquant est le renoncement), la non-aversion (dont l'amour - maitri) et la non-ignorance,
ainsi que sur l'enthousiasme, qui consiste à" aimer ce qui est vertueux", et donc à se comporter bien avec joie.
Maitri est donc également un facteur mental vertueux ; c'est un aspect revêtu par la non-aversion.
Asanga définit celle-ci comme consistant en une absence d'agressivité à l'égard des êtres imparfaits, des souffrances et des existants liés à la souffrance.
Rappelons-nous ce vers de Corneille"Va , je ne te hais point.", qui est une parfaite illustration de cette façon de voir les choses.
Il est à noter qu'Asanga précise que les objets pris en compte par ce facteur mental relève du samsara.
Effectivement, l'amour consiste à souhaiter à ce que des êtres actuellement privés de bonheur puissent au plus vite accéder au bonheur, et donc aux causes du bonheur.
D'où la question du jour :
Dans le Mahayana, peut-on dire qu'on a de "l'amour" pour le Bouddha, ou encore pour nos Maîtres ?
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vendredi 17 décembre 2010
Disparition de Claude Levenson
Une grande amie du Tibet s'est éteinte dans la nuit du 13 au 14 décembre 2010.
Cf Disparition de Claude B. Levenson, Amie du Peuple Tibétain
Editions Philippe Picquier - Livres d'Asie
Cf Disparition de Claude B. Levenson, Amie du Peuple Tibétain
Editions Philippe Picquier - Livres d'Asie
jeudi 16 décembre 2010
Donner
Dans un hymne à l'amour intitulé "J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...", Soeur Emmanuelle cite entre autres un poète du XIIème siècle :
Ce que tu donnes t'appartiendra toujours, ce que tu gardes, tu le perds !
Cela m'a rappelé ces mots de Gomchen Naggi Wangpo pour décrire la vanité des biens et plaisirs de cette vie, car ils ne servent plus rien à l'heure de la mort :
En bref, soi-même l'on doit abandonner les jouissance de cette vie,
Lesquelles nous abandonnent aussi, cela ne fait aucun doute.
De ce fait, ne tombez pas sous la coupe
De votre corps, vos amis, vos richesses, et prenez la résolution de pratiquer le Dharma.
Ce que tu donnes t'appartiendra toujours, ce que tu gardes, tu le perds !
Cela m'a rappelé ces mots de Gomchen Naggi Wangpo pour décrire la vanité des biens et plaisirs de cette vie, car ils ne servent plus rien à l'heure de la mort :
En bref, soi-même l'on doit abandonner les jouissance de cette vie,
Lesquelles nous abandonnent aussi, cela ne fait aucun doute.
De ce fait, ne tombez pas sous la coupe
De votre corps, vos amis, vos richesses, et prenez la résolution de pratiquer le Dharma.
Des perceptions et des mots (maux ?)
Comment faire pour se comprendre ?
1° Nos perceptions sont conditionnées tant par nos karma et autres empreintes que nos sens, tant et si bien que placés davant un seul et même objet, en tant qu'êtres ordinaires, nous ne pouvons pas le voir de la même façon, à part une éventuelle frange commune.
2° Et puis, il y a le choix des mots, et le sens que nous leur accordons, et qui peut varier notablement d'une personne à l'autre.
Et pourtant, on devrait pouvoir parvenir à communiquer.
Ainsi, bien souvent, nous discutons jusquà nous échauffer, sans nous rendre compte que nous sommes en fait d'accord.
Il nous arrive en effet d'utiliser des mots divers alors que nous parlons d'une même chose.
Il nous arrive d'ailleurs aussi d'utiliser des mots apparemment identiques, mais dans des emplois divers.
Il me souvient qu'à la belle époque où je travaillais à la Bibliothèque des Langues'O, pour le fonds japonais, quand j'étais de service à Dauphine, j'avais souvent à intervenir auprès de lecteurs (étudiants mais aussi professeurs) qui fumaient dans la salle de lecture au mépris de toutes les règles.
Je me suis donc fait non moins souvent traiter de "SS" ou "garde rouge" - c'était dans les années en 76-77 - par mes aimables interlocuteurs.
Je vous laisse le soin de deviner leurs opinions politiques respectives, mais cette anecdote illustre bien le fait qu'en dépit d'un choix de mots différents, conditionné par d'autres critères, les uns et les autres avaient au fond le même jugement de l'objet pris en compte - l'empêcheuse de tourner en rond* que j'étais (et je reste).
* Je suppose que mes interlocuteurs utiliseraient une expression moins policée.
1° Nos perceptions sont conditionnées tant par nos karma et autres empreintes que nos sens, tant et si bien que placés davant un seul et même objet, en tant qu'êtres ordinaires, nous ne pouvons pas le voir de la même façon, à part une éventuelle frange commune.
2° Et puis, il y a le choix des mots, et le sens que nous leur accordons, et qui peut varier notablement d'une personne à l'autre.
Et pourtant, on devrait pouvoir parvenir à communiquer.
Ainsi, bien souvent, nous discutons jusquà nous échauffer, sans nous rendre compte que nous sommes en fait d'accord.
Il nous arrive en effet d'utiliser des mots divers alors que nous parlons d'une même chose.
Il nous arrive d'ailleurs aussi d'utiliser des mots apparemment identiques, mais dans des emplois divers.
Il me souvient qu'à la belle époque où je travaillais à la Bibliothèque des Langues'O, pour le fonds japonais, quand j'étais de service à Dauphine, j'avais souvent à intervenir auprès de lecteurs (étudiants mais aussi professeurs) qui fumaient dans la salle de lecture au mépris de toutes les règles.
Je me suis donc fait non moins souvent traiter de "SS" ou "garde rouge" - c'était dans les années en 76-77 - par mes aimables interlocuteurs.
Je vous laisse le soin de deviner leurs opinions politiques respectives, mais cette anecdote illustre bien le fait qu'en dépit d'un choix de mots différents, conditionné par d'autres critères, les uns et les autres avaient au fond le même jugement de l'objet pris en compte - l'empêcheuse de tourner en rond* que j'étais (et je reste).
* Je suppose que mes interlocuteurs utiliseraient une expression moins policée.
samedi 11 décembre 2010
L'équité
Une belle qualité, l'équité, mais pas si facile que ça à mettre en oeuvre.
A l'adresse de ceux qui ont étudié "le mental et les facteurs mentaux", par ex selon l'Abhisamayalamkara d'Asanga, selon vous, quels sont les facteurs mentaux qui devraient ou pourraient permettre de faire preuve d'équité ?
A l'adresse de ceux qui ont étudié "le mental et les facteurs mentaux", par ex selon l'Abhisamayalamkara d'Asanga, selon vous, quels sont les facteurs mentaux qui devraient ou pourraient permettre de faire preuve d'équité ?
mercredi 8 décembre 2010
Aoyama Shundo, une grande Dame japonaise
Dans ma jeunesse de plus en plus lointaine, Aoyama Ryoshi avait eu la grande gentillesse de répondre à un petit questionnaire que j'avais concocté dans l'espoir de rédiger un mémoire de maîtrise (ou plus exactement de DREA, selon le métalangage Langues'O) à propos des moniales japonaises.
Elle avait été l'une des rares personnes qui avaient pris répondre à ce questionnaire, que j'avais adressé à pas mal de temples et institutions...* Je crois me souvenir que c'est elle qui m'avait apporté le plus d'éléments.
Par la suite, nous avons assez longtemps continué à échanger par lettres ou téléphone, mais je n'ai jamais eu l'occasion de la rencontrer.
J'attends donc avec impatience de regarder le film réalisé par Nina Barbier, qui va sûrement être très intéressant.
* Voilà pourquoi aujourd'hui j'essaie de répondre aux demandes et questions émanant d'étudiants.
Elle avait été l'une des rares personnes qui avaient pris répondre à ce questionnaire, que j'avais adressé à pas mal de temples et institutions...* Je crois me souvenir que c'est elle qui m'avait apporté le plus d'éléments.
Par la suite, nous avons assez longtemps continué à échanger par lettres ou téléphone, mais je n'ai jamais eu l'occasion de la rencontrer.
J'attends donc avec impatience de regarder le film réalisé par Nina Barbier, qui va sûrement être très intéressant.
* Voilà pourquoi aujourd'hui j'essaie de répondre aux demandes et questions émanant d'étudiants.
Des qualités et de l'interdépendance
Le bouddhisme ne cesse d'attirer l'attention sur les mécanismes de l'interdépendance.
Pour prendre l'exemple de la générosité, c'est une noble vertu, mais qui a bien souvent besoin du soutien de la patience, comme l'illustre cet exemple tiré de l'actualité :
Un patron trop social épinglé par l'UrssafLeMonde.fr
Ou encore, "l'enthousiasme" (?) du contrôleur aurait eu avantage à être marié à un peu plus de sagesse, de discernement.
Pour prendre l'exemple de la générosité, c'est une noble vertu, mais qui a bien souvent besoin du soutien de la patience, comme l'illustre cet exemple tiré de l'actualité :
Un patron trop social épinglé par l'UrssafLeMonde.fr
Ou encore, "l'enthousiasme" (?) du contrôleur aurait eu avantage à être marié à un peu plus de sagesse, de discernement.
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dimanche 5 décembre 2010
Film "Himalaya, le chemin du ciel"
Vendredi 10 décembre à 22h55 sur Arte.
Vous pouvez aussi voir ce film exceptionnel à GENEVE au cinéma BIO de Carouge.
lundi 6 et mardi 7 déc. à 14h et 18h30
http://geneve.cine.ch/film/HIMALAYA---LE-CHEMIN-DU-CIEL-62045
Résumé
Au plus froid de l’hiver, dans les montagnes himalayennes du Zanskar, les moines bouddhistes de Phukthal quittent leur monastère. Pendant un mois, ils traversent des paysages de neige et de glace, empruntent des sentiers vertigineux, longent le lit des rivières gelées. Leur but : se rendre dans les villages situés à plusieurs jours de marche pour y effectuer des prières d’abondance dans chaque maison. Le petit Kenrap, moinillon âgé de seulement 8 ans, fait partie de l’expédition...
La jeune ethnologue Marianne Chaud a su convaincre les moines de Phukthal de se laisser filmer. Elle voulait s'affranchir "des mythes et des préjugés qui réduisent l'Himalaya bouddhiste à une carte postale exotique" afin d'approcher au plus près l'intimité de la communauté, constituée d'une cinquantaine d'hommes de 8 à 80 ans. En caméra subjective, elle les suit dans leur unique sortie annuelle, au fil de leur incroyable périple. L'occasion, pour eux, de retrouver leurs familles et de s'immerger brièvement dans la vie villageoise ; pour nous, d'entrer de plain-pied dans un autre monde, empreint de spiritualité et marqué par le dénuement.
samedi 4 décembre 2010
jeudi 2 décembre 2010
mercredi 1 décembre 2010
Respect de soi et d'autrui Comment vivre en harmonie
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