Tout d'abord, un grand merci à ceux et celles qui ont réfléchi et cherché des réponses aux devinettes proposées dans les billets précédents.
Pour rebondir sur l'un des points soulevés, non, tout bodhisattva n'est pas forcément arya, tant s'en faut (comme d'ailleurs, tout arya n'est pas bodhisattva).
Pour rappel, un arya est quelqu'un qui a obtenu la compréhension directe du non-soi (sans plus d'image mentale).
Un bodhisattva au sens strict du terme est quelqu'un qui a réalisé l'esprit d'Eveil spontané, c'est-à-dire qui a développé une ferme aspiration à devenir Bouddha afin de disposer des facultés maximales pour oeuvrer au bonheur des êtres. Bref, c'est un personnage profondément altruiste, déterminé à libérer tous les êtres de la souffrance sous toutes ses formes.
Lydie a raison quand elle pense qu'à partir d'un tel stade on ne risque plus grand chose de l'autochérissement (rang gces 'dzin) et de ses dérivés comme l'attachement. Tout danger est-il écarté sitôt qu'on a réalisé bodhicitta ? Pas tout à fait.
Pour être tout à fait précis, il faudrait déterminer quand l'autochérissement est définitivement dissipé.
A ce propos, les différents systèmes philosophiques du bouddhisme présentent des avis divergents. Selon les madhyamika prasangika, l'autochérissement relève du voile à la connaissance, qui ne peut être rejeté qu'après l'élimination du voile des facteurs perturbateurs (laquelle est achevée lors de la septième terre des bodhisattva). Autrement dit, le voile à la connaissance est progressivement rejeté au long des trois dernières terres, qualifiées de pures puisqu'elles sont déjà exemptes de tout facteur perturbateur. A l'instant même où il est totalement détruit, l'état de Bouddha est obtenu.
Pour continuer nos jeux de l'été, une ou deux questions ultra-faciles :
Peut-on être simultanément arya et Bouddha ? Bodhisattva et Boudha ?
Peut-on être simultanément arya et Bouddha?
RépondreSupprimerNon car un Arya n'a pas encore détruit le voile des facteurs perturbateurs et le voile à l'omniscience. pour la suite de la question je me laisse un temps de réflexion.
Peut-on être simultanément être Bodhisattva et Boudha ?
RépondreSupprimerJe dirais que le Bodhisatva aspire à devenir Bouddha (en réalisant l'Esprit d'Eveil spontané) pour pouvoir venir en aide à tous les êtres. Il parcourt alors les différentes terres et chemins jusqu'à détruire définitivement le voile des facteurs perturbateurs et le voile à la connaissance. Et de même que la chenille devient papillon le Bodhisatva devient Bouddha. (si je puis me permettre la parabole...). Cependant dans le Prajnaparamita Hridaya sutra on parle bien d'Avalokiteshvara en tant que Bodhisatva...
Arya et Bouddha simultanément?
RépondreSupprimerA mon sens, non, car un arya n'a développé que l'aile de la sagesse, pas celle de la compassion. Sans cela, il peut être/devenir Arhat, mais pas Bouddha, ou du moins pas encore.
Par contre, bodhisattva et Bouddha, là je dirais que oui, puisque le bodhisattva a déjà réalisé l'aile de la compassion et est en passe, si ce n'est pas déjà fait (ce qui voudrait dire qu'il est d'ores et déjà Bouddha), d'obtenir la compréhension directe du non-soi.
En réfléchissant de la sorte sur de telles question, nous oublions que l'Eveil est non-conceptuel, et que par conséquent, penser qu'il y a un quelconque état de Bouddha à atteindre, c'est encore resté piégé par les idées. Le Bouddha est. L'enseignement du Bouddha n'a pas pour but de nous apporter des choses à être "en plus". Car ultimement, nous sommes déjà le Bouddha. Tout le propos du Mahayana est de s'en rendre compte, et d'effacer toute séparation entre réalité relative est réalité ultime. Le Bouddha Shakyamuni n'a pas prêché le Dharma à des fins de débats stériles, mais dans l'unique but de délivrer tous les êtres sensibles. Cet enseignement peut être étudié et discuté, mais uniquement si cela a pour finalité de nous aider à mieux pratiquer, et ànous libérer, nous-même comme les autres, de toute forme d'insatisfaction. Or, la soif est le moteur de toute insatisfaction. Et ça vaut également pour la soif de connaissance.
RépondreSupprimerAlors après avoir étudié, comprenons, et pratiquons. Tout le reste est superflu. Et d'aucun secours pour nous libérer de Dukkha.
La voie de la sagesse est ce que l éveil a provoqué. La connaissance liée a l élévation redirige l esprit,défroissé et immaculé vers la compassion. Après avoir réunis l amour en un tout,le concept de vacuité apparait en même temps que le devoir d aider à guider chacun sur le chemin menant aux clefs de sa propre sérénité. L illumination mène à la compassion. Le chemin spirituel qui fut le mien m a permis l élévation. Aujourd hui je sais ma place et mon role: Arya boddhisattva est un état à part entière. Il n y a ni doute ni raison. Faire son devoir de façon innée m a permis de rechercher ce qui m était arrivé. Et mes racines épurées proviennent du Mahayanna. Que je n ai decouvert qu au moment de la stabilité. Il m aura fallut chercher les empreintes de ce qui m avait tant boulversé. Tout est clair,limpide.
RépondreSupprimerL Arya boddhisattva est l innocent,tel qu il était aux origine,couplé par l acquis de la revélation. Conservant toutes traces de son passé révolu. Il trouve son équilibre ainsi. L épanouissement spirituel du devoir à accomplir afin que l accomplissement ne se produise que lorsque la tache est accomplie. Accepter de renaitre encore tant la tâche est importante. La révélation du sens profond de la vie. Porter l espoir et nul autre devoir.