jeudi 10 janvier 2008

Limiter les dégâts

L'éthique bouddhiste n'a rien d'une règle arbitraire et contraignante. Elle est tout simplement affaire de bon sens et de discernement - de sagesse, pour reprendre la terminologie usuelle.

Elle est axée sur un principe intangible, qui devrait faire l'unanimité : ne pas nuire, ni à autrui, ni d'ailleurs à soi-même. Avec un corollaire à appliquer dans la mesure du possible : agir de manière utile et bénéfique, à autrui et à soi.

Sur le terrain, en vue d'opérer des choix judicieux entre plusieurs attitudes envisageables, il est recommandé de privilégier le long terme par rapport au court terme.

En cas d'erreur et/ou de faute, il demeure possible de se purifier des potentialités négatives engrangées. Les méthodes de purifications sont multiples et nombreuses, mais elles reposent toutes sur un même socle, constitué par "les quatre forces de confessions" : la force du repentir, la force de la détermination à ne pas récidiver, la force du remède (n'importe quelle activité bonne et positive), la force du support (pour "se relever", s'appuyer sur les mêmes "supports" que ceux qui ont fait chuter : les êtres ordinaires ou non).

C'est parce que le bouddhisme admet la possibilité de se nettoyer ainsi des karma non vertueux accumulés au fil des vies qu'il affirme la possibilité d'atteindre la libération du samsara (disons de la souffrance sous toutes ses formes) voire l'état de Bouddha.

Certains agissements, extrêment graves, sont cependant tellement puissants qu'il serait difficile de totalement les neutraliser, c'est-à-dire de les empêcher de produire le moindre résultat. On pourrait sans doute atténuer leurs conséquences, mais pas les "stériliser" complètement.

De tous les actes négatifs, cinq sont qualifiés de "crimes à rétribution immédiate" : si on ne fait rien pour les purifier, au sortir de la vie où ils ont été commis, ils entraînent immédiatement dans les "enfers" sans même de bardo (période entermédiaire entre une mort et une vie).
Quels sont-ils ?
- Tuer sa mère ; - tuer son père ; - tuer un arhat (quelqu'un qui, ayant compris le non-soi, a obtenu la libération) ; - susciter un schisme dans la communauté religieuse ; - faire volontairement couler le sang d'un Bouddha.

Bien que de tels actes puissent être partiellement purifiés, ils interdisent d'au cours de cette même vie obtenir l'état de Bouddha, même si on recourt avec diligence au Tantra souverain qu'est le Guhyasamajatantra.

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