Un dénominateur commun à tous les bouddhistes est de pratiquer le Dharma en vue d'un mieux-être, sachant que leurs conceptions dudit mieux-être sont diverses.
Les uns ne recherchent (pour le moment) que de bonnes renaissances, en tant qu'humains ou deva. D'autres aspirent à "la libération du samsara", alias nirvana : ils veulent se mettre à jamais à l'abri de toute forme de souffrance - y compris les bonheurs ordinaires, altérables et éphémères. D'autres encore se montrent plus ambitieux : ils veulent mener au bonheur suprême et au plein Eveil tous les êtres sans exception, autrui et eux-mêmes.
Dans les traités du mahâyâna, on trouve donc des expressions du genre : "Je travaillerai au bien des êtres jusqu'à ce que le samsara soit vide."
Serait-ce que les Bouddhas et bodhisattva pourraient un jour se retrouver "au chômage", désormais désoeuvrés parce que tous les êtres seraient d'ores et déjà sortis du cycle des existences conditionnées ? Hélas non. Car les êtres sont innombrables.
Serait-ce que le samsara n'aurait pas de fin ?
Si, il a une fin, par rapport à un individu particulier, qui a toutes les potentialités nécessaires pour obtenir non seulement l'état d'arhat (personnage qui, s'étant affranchi du voile des facteurs perturbateurs, est à jamais libéré du samsara) mais même celui de Bouddha : personnage qui, ayant rejeté les deux voiles - celui des facteurs perturbateurs mais aussi celui qui fait obstacle à la connaissance -, a atteint l'Eveil suprême, caractérisé par l'Omniscience, la Grande Compassion, parfaitement impartiale envers tous les êtres souffrants, et les Pouvoirs - notamment l'Activité spontanée sitôt qu'un être est mûr pour recevoir une aide.
En revanche, en termes généraux, le samsara ne peut pas avoir de fin car les êtres sont innombrables.
Ceci est une notion difficile à concevoir et à admettre.
Une question revient toujours lors des conférences : "Puisque, selon le bouddhisme, les êtres qui s'adonnent sérieusement à la pratique finissent par obtenir le nirvana (la cessation de la souffrance), comment expliquer l'accroissement de la population humaine sur la Terre ?"
Premièrement, c'est que les humains d'aujourd'hui pouvaient errer hier dans d'autres sphères du samsara, par exemple parmi les animaux dont, chaque année, plusieurs espèces disparaissent comme chacun sait.
Deuxièmement, ajoutent les bouddhistes, c'est que les Terriens d'aujourd'hui pouvaient encore hier résider ailleurs dans l'univers, sur un eautre planète.
Le raisonnement tenu est le suivant : L'espace est infini ; il ne connaît pas de limite. Partout où s'étend l'espace, il peut y avoir des mondes. Et là où il y a des mondes, il peut y avoir de la vie. Donc, il n'y a sûrement pas que la seule planète Terre à être habitée. Nulle doute que d'autres planètes, ici ou là, abritent des êtres vivants.
Pure fantasme ou science-fiction ? L'opinion professée par les bouddhistes depuis un bon 2600 ans semble rallier de plus en plus de sympathisants.
Par exemple, "L'idée d'une multitude d'univers est plus qu'une fantastique invention. Elle apparaît naturellement dans plusieurs théories et mérite d'être prise au sérieux", écrit l'astrophysicien Aurélien Barrau dans le numéro de décembre 2007 de la revue Cern Courier de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire. "Notre univers ne serait-il qu'un îlot dérisoire au sein d'un immense +multivers+ infiniment vaste et diversifié?", si c'était vrai, cela pourrait être pour l'homme, qui s'était longtemps cru au centre du monde, "une quatrième blessure narcissique", après celles infligées "par Copernic, Darwin et Freud", poursuit-il. (Cf. Les Univers parallèles inspirent la science-fiction et intriguent les scientifiques Par Annie HAUTEFEUILLE - AFP - Samedi 29 décembre 2007)
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