Pardon, pardon - dans le billet précédent, je n'ai rien dit à propos de ce que j'ai appelé yigcha (yig cha)?
Premièrement, cette dénomination n'est pas de mon cru.
Deuxièmement :
- yig cha signifie d'abord "écrit", ou encore "document" (avec un large champ sémantique, incluant les dossiers, papiers administratifs ou non, etc.)
- dans le contexte présent, c'est à dire dans le cadre d'un monastère philosophique, yig cha désigne le corpus de textes choisis au fil des générations par les maîtres enseignant dans ledit monastère pour former leurs ouailles en leur inculquant les vues retenues comme valides par l'institution à lauqelle ils appartiennent.
Les traités constituant le yigcha d'un monastère sont en général d'un seul et même auteur, parfois de deux, mais guère plus.
Soulignons que l'auteur ainsi pris comme maître à penser peut ne pas appartenir au collège qui l'honore : les bouddhistes sont (en principe) larges d'esprit !
Plusieurs monastères peuvent du coup se reporter au même yig cha ; c'est le cas pour Ganden Jangtse et Sera Je d'une part : oeuvres de Yondzin Yeshe Gyaltsen, Ganden Shartse et Drepoung Loseling d'autre part : oeuvres de Panchen Sonam Dakpa.
Quitte à ajouter quelques textes d'un maître du collège : c'est le cas à Ganden Jangtse qui n'a pas pour autant renoncé aux excellents traités de Kedrup Jinpa Dargye sur l'esprit et ses fonctions (blo rig) ou encore la science des raisonnements (rtags rigs).
Certains traduisent "yigcha" par "manuel(s)" - je trouve quant à moi cette traduction quelque peu réductrice, à consonnance beaucoup trop scolair.
Je tiens à souligner que les auteurs des yigcha n'ont pas écrit pour constituer un yigcha. Ils ont "simplement" rédigé des ouvrages clairs et précis, au point d'être choisis comme textes de référence.
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