« En le Bouddha, le Dharma et la Communauté suprême,
Jusqu’à ce que j’atteigne l’Eveil, je prends refuge.
Par les mérites issus de ma générosité et autres paramita,
Par les mérites issus de ma générosité et autres paramita,
Pour le bien des êtres, puissé-je devenir Bouddha. »
Quotidiennement, le pratiquant du mahayana psalmodie cette stance (ou équivalent), seule ou en prélude des méditations et rituels.
Chacun aura noté que ces vers laissent à entendre une équivalence entre les deux
termes « Eveil » (en sanskrit « Bodhi ») et « Bouddha ».
Dans ce contexte et d’ailleurs également du point de vue étymologique,
c’est exact, mais sur le plan général, les champs sémantiques présentent des
franges tant diverses que communes.
Pour prendre un exemple simple, « Bouddha » désigne certes les
êtres ayant obtenu le grand Eveil, mais aussi chacune de leurs qualités, au
sens large.
« Eveil » en revanche qualifie non pas les êtres en tant que
tels, mais les hautes réalisations spirituelles qu’ils ont accomplies, qui sont
donc essentiellement de nature mentale. En fonction de l’ampleur de ces
qualités, l’Eveil sera ou non « grand », ou si vous préférez
« suprême ».
Faut-il préciser que c’est « le grand Eveil » qui coïncide avec l’état de Bouddha ?
Faut-il préciser que c’est « le grand Eveil » qui coïncide avec l’état de Bouddha ?
Une difficulté est que, dans les textes, « l’Eveil » tantôt évoque
« le grand Eveil », tantôt désigne la libération du samsara, sans plus (ce qui n’est déjà
pas si mal).
Pour en revenir à l’étymologie, « éveil » traduit tant bien que
mal ce qu’en tibétain l’on dénomme « byang
chub », expression dont les deux composantes cernent les deux facettes
interdépendantes de l’état suprême :
Byang, « purifié, dissipé », souligne l’élimination
définitive des tous les voiles et imperfections ; Chub, « accompli, parachevé », indique la plénitude de toutes
les qualités.
Selon certains exégètes, byang donne
l’idée de « pleinement maîtrisé, spontané », et chub de « parfaite connaissance ».
Toujours est-il que l’Eveil – le grand - est l’objectif visé par le
pratiquant du mahayana, non par intérêt personnel, mais pour se donner les
moyens d’accomplir son véritable dessein : amener au bonheur tous les
êtres encore exposés à la souffrance.
Pour y parvenir, il doit unir la « méthode » et la sagesse, c’est
à dire réaliser les paramita en s’adonnant aux conduites de bodhisattva.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire