Les études de philosophie sont partout sensiblement
les mêmes. Elles couvrent les cinq domaines, souvent aussi appelés « les
cinq Grands Traités », en référence aux textes fondateurs :
– la
logique, ou encore [« la connaissance valide »] - pramana -,
avec le Pramanavarttika de Dharmakirti ; etc.. ;
– la
perfection de la sagesse – paramita -, avec l’Abhisamayalamkara transmis par Maitreya et Asanga et ses commentaires ;
– la
voie du milieu – madhyamika -, avec le Madhyamakavatara de
Candrakirti, etc. ;
– la
phénoménologie – abhidharma -, avec l’Abhidharmakoska de
Vasoubandhou, etc. ;
– la
règle monastique – vinaya -, avec le Vinayasoutra de Gounaprabha,
etc.
Les ouvrages composés par les pandits indiens ainsi
que par Djé Rimpotché et ses deux fils principaux, Gyèlts’ap Djé et Khédroup
Djé, constituent un tronc commun auquel chaque collège ajoute des œuvres dues à
des érudits avec lesquels existent des liens privilégiés. Ces corpus maison,
appelés « yigcha » (littéralement « écrits »), fournissent
à propos des notions essentielles, souvent complexes, des précisions et des
éclaircissements inspirés par l’expérience personnelle de leurs auteurs, d’où
des différences voire des divergences de l’un à l’autre. Loin d’être ressentie
comme choquante et gênante, la pluralité d’approches est considérée comme
bénéfique et stimulante : elle nourrit les débats comme les réflexions
personnelles, et elle rappelle constamment que la vérité n’est pas une ni figée.
A titre d’exemple, à Ganden, le collège de Shartsé se
réfère constamment aux œuvres de Panchen Sonam Trakpa (1478-1554), 15ème
Ganden Thripa, tandis qu’à Jangtsé, on utilise des ouvrages de Jhampa Trashi
(1618-1684), 43ème Ganden Thripa, tout en partageant avec les moines
de Séra Tchö les précieux écrits de Youndzin Tchökyi Gyèltsèn (1575- ?),
24ème Ganden Thripa.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire