Pour tenter de proposer à Ivan un début de réponse, d'après mes vagues souvenirs, contrairement à l'attachement qui est un facteur mental de type perturbateur (c'est un euphémisme), "l'autochérissement" (rang gces 'dzin) ne figure pas parmi les facteurs mentaux.
Il est donc un mental principal. Ceci entraîne qu'il est a priori de nature neutre, mais qu'il est susceptible de devenir non vertueux ou vertueux en fonction des facteurs mentaux l'accompagnant.
Ainsi, chez le pratiquant qui, par exemple, s'adonne avec foi en le Bouddha à la méditation ou à tout autre exercice pieux, ce par intérêt personnel (pour obtenir une bonne renaissance, pour atteindre la libération, etc.), il y a autochérissement, et il est vertueux.
Ceci dit, il y a là matière à débat : "L'autochérissement peut-il vraiment cohabiter avec des facteurs vertueux tels que la foi ?".
Quand on dit que l'autochérissement naît de l'attachement, il me semble que c'est quand on analyse le processus qui nous maintient dans le samsara : 1. ignorance sous forme de saise du soi, d'où 2. attachement à soi et au sien, d'où 3. autochérissement, etc.
Par ailleurs, il est avancé que l'autochérisement relève du voile à la connaisance (shes sgrib).
A partir de quand ce voile est-il éliminé ?
Les réponses varient selon les systèmes philosophiques : en parallèle avec le voile des klesha (nyon sgrib) selon les uns, après le rejet dudit voile des klesha selon les autres (madhyamika prasangika).
MAIS il est établi que, par définition, tout bodhisattva a neutralisé l'autochérissement !
En début de carrière, il n'en a pas rejeté les empreintes (qui a coup sûr font partie du voile à la connaissance). N'empêche qu'il a troqué l'egocentrisme (l'autochérissement) contre l'altruisme (gzhan gces 'dzin).
C'est cela même qui fait sa spécificité.
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