Entre autres classification de la souffrance, le lamrim souligne les affres de la séparation.
La séparation peut être provoquée par bien des conditions : la mort, bien sûr, mais aussi, moins tragiquement (à voir) : la mésentente, l'infidélité, ou tout bêtement un éloignement dans l'espace.
Mais qui peut être lourd de conséquences.
Qui n'a pas versé de larmes en voyant un être cher s'éloigner, pour quelques jours, parfois pour toujours ?
Vous n'avez jamais eu l'impression - très physique (et très douloureuse) - d'avoir le coeur brisé ?
Moi, si.
Du coup, quand un proche m'agace, j'essaie de me représenter ce que je ressentirais si j'apprenais soudainement sa disparition.
Assez curieusement, ça relativise pas mal mes griefs du moment...
Je ne sais pas si ce truc simpliste relève peu ou prou d'une réflexion académique sur l'impermanence. N'empêche que ça marche (quand je pense à le faire).
Je suis convaincu que c'est une excellente pratique car nos habitudes mentales nous font constamment oublier l’impermanence et l’incertitude de la vie.
RépondreSupprimerDans la tradition Theravada, il existe une pratique dite des 5 choses à se rappeler fréquemment.
Les moines et les moniales récitent quotidiennement ce texte dans certains monastères. Rien n'interdit aux laïcs de les imiter pour se souvenir de notre condition humaine et se sortir, un peu, la tête des illusions de permanence et de réalité du "soi".
Voici ces 5 rappels :
- Il est dans ma nature de vieillir. Il est impossible d'échapper au vieillissement.
- Il est dans ma nature de tomber malade. Il est impossible d'échapper à la maladie.
- Il est dans ma nature de mourir. Il est impossible d'échapper à la mort.
- Tout ce qui est mien, que j’aime et qui me fait plaisir passera. Il est impossible d’échapper à la séparation d’avec ceux que l’on aime.
- Je suis propriétaire de mes actes, héritier de mes actes, né de mes actes, relié à mes actes, soutenu par mes actes. Quels que soient mes actes, vers le bien ou vers le mal, j’en serai l’héritier.
Déprimant ? Non, libérateur !
La vérité rend libre disent nos frères chrétiens et c’est vrai.