Dans la Lettre à un ami, le grand Pandit Nagarjuna souligne qu'un pratiquant ne devrait jamais s'avouer vaincu sous prétexte qu'il aurait commis des actes négatifs, voire criminels, ou qu'il serait sous l'emprise de facteurs perturbateurs particulièrement vifs : les karma non vertueux peuvent être purifiés, partiellement ou totalement - du moins tant qu'ils ne sont pas parvenus à maturité :
“ Celui qui autrefois s’abandonnait au laisser-aller,
Mais qui par la suite s’impose lui-même une discipline,
Pareil à la lune libérée des nuages, est superbe,
Tel Nanda, Angulimala, Ajatashatru et Udayana. ”
Nanda était fou amoureux de sa jeune femme, et eut bien du mal à surmonter son attachement envers elle. Mais il y parvint et obtint au cours de cette vie de hautes réalisations !
Sous l'influence d'un mauvais maître, Angulimala avait déjà commis 999 meurtres quand il rencontra le Bouddha (venu exprès à sa rencontre). "Converti" par le Tathagata, Angulimala s'amenda, se purifia et atteignit dans cette vie rien moins que la compréhension du non-soi.
Ajatashatru était un parricide doublé d'un régicide ; Udayana avait tué sa mère : malgré leurs crimes dits "à rétribution immédiate", qui auraient dû les entraîner dans les enfers pour des kalpa et des kalpa, ils réussirent à mener leurs pratiques de purification d'une manière telle que le premier obtint de hautes réalisations dès cette vie, et l'autre lors de la vie suivante, après un passage éclair dans les enfers chauds - "comme une balle qui aurait rebondi", disent les textes.
Alors, courage. Si eux y sont arrivés, pourquoi pas nous ?
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