Dans le bouddhisme, notamment dans le mahayana, et tout particulièrement dans le vajrayana, la relation qui s'établit entre le disciple et le maître est fondamentale. La qualité de la pratique découle de la qualité du lien qui se tisse entre les deux.
Les deux, ai-je dit. Oui, mais pas dans un sens restrictif car, à en croire les biographies des maîtres indiens ou tibétains, en général eux-mêmes ont suivi non pas un, mais plusieurs maîtres, parfois en grand nombre.
Ainsi, le Grand Atisha Dipamkara Shrijnana aurait eu rien moins que 150 maîtres, ou au moins 142 selon certains traités. Notons que le principal était Serlingpa, prince de Sumatra (ou de Java), dépositaire attitré des lignées d'instructions permettant de réaliser l'esprit d'Eveil (bodhicitta) et donc de devenir bodhisattva.
Le principal disciple tibétain d'Atisha, Dromtönpa (fondateur de l'école Kadampa), ne suivit que trois Maîtres. Il expliqua que les pratiquants débutants - comme lui, ajoutait-il modestement - avait intérêt à ne pas trop se disperser car ils n'avaient pas encore les capacités de cultiver une foi et un respect égaux envers plusieurs maîtres qui leur sembleraient forcément très différents les uns des autres et dont ils ne pouvaient pas encore saisir l'unité foncière en tant qu'autant d'émanations de Bouddhas ayant revêtues de multiples formes complémentaires pour mieux les guider jusqu'à l'Eveil. En revanche, les personnages d'un haut niveau peuvent sans dommage avoir beaucoup de maîtres car la foi qu'ils ont pour les uns ne peut désormais que renforcer la foi qu'ils ont pour les autres, et réciproquement, car ils voient que tous partagent la même nature en dépit des apparences diverses.
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