L'éthique de bodhisattva couvre un champ on ne peut plus large puisqu'elle englobe ... la voie entière ! Elle permet d'envisager la voie sous un autre angle, des plus dynamiques.
1 - Abstention de comportements négatifs et nuisibles
- Abstention des "non vertus" en général, notamment des 10 non vertus qui représentent les actes négatifs les plus marquants (sur le plan physique : meurtre ; vol ; inconduites sexuelles ; sur le plan oral : mensonge ; paroles de discorde ; paroles blessantes ; propos futiles) ; sur le plan mental : convoitise ; malveillance ; vues fausses).
- Observance de voeux de pratimoksha, soit en tant que laïc, soit en tant que religieux.
- Observance des 12 préceptes consécutifs à la production de l'esprit d'Eveil-aspiration.
- Observance des voeux de bodhisattva, pris lors d'une production de l'esprit d'Eveil-engagement.
- Observance des voeux tantriques pris lors d'une grande initiation, sur la base des voeux de bodhisattva.
Pour qu'il y ait éthique, il ne suffit pas de ne rien faire de mal. Il faut en avoir pris la décision. D'où l'intérêt de prendre des voeux, que ce soit pour 24 heures ou pour la vie :
une fois l'engagement pris (de ne pas tuer, de ne pas voler, etc.), tant qu'on ne prend pas une décision contraire, on est en train d'observer l'éthique. Ce qui permet d'accumuler moult karma positifs, susceptibles de permettre de réobtenir par la suite de bonnes renaissances (à condition que l'on parvienne à les conserver en bon état, sans qu'ils soient endommagés ou "grillés" par de la colère, de la jalousie, de l'orgueil ou des vues fausses).
Comment prendre des voeux ?
En les recevant de quelqu'un qui lui-même les a (impossible de donner quelque chose que l'on n'a pas, même dans ce domaine-ci).
C'est pour cela que, dans la plupart des cas, les moines sont habilités à conférer des voeux monastiques à autrui. Mais que seule une bhikshuni dûment ordonnée peut conférer de tels voeux à des moniales postulantes ! Avec l'aide d'un chapitre de bhikshu et d'un chapitre de bhikshuni de l'ancienneté exigée par les traités de vinaya.
D'où le "drame" subi par certaines Occidentales devenues bouddhistes dans la tradition tibétaine et qui veulent à tout prix recevoir l'ordination majeure de bhikshuni avec la vêture tibétaine.
Or, au Tibet, il n'y a jamais eu de bhikshuni pour des raisons historiques faciles à comprendre (enfin, je croyais) : le voyage à pieds à travers l'Himalaya étant quelque peu long et risqué, les conditions n'ont pas été remplies pour que des Tibétaines soient ordonnées bhikshuni quand la lignée existait en Inde. Puis les lignées ont été interrompues et seul un Bouddha se montrant en tant que tel (avec les 32 signes majeurs et les 80 marques secondaires) pourrait les réintroduire.
Il faudrait donc attendre la venue du Bouddha Maitreya en ce monde...
Autres solutions :
- se contenter de l'ordination mineure de shramanerika (et certainement pas de "novice", s'il vous plaît : mot totalement impropre dans le contexte bouddhiste) ;
- se satisfaire des lignées d'ordination de bhikshuni qui ont survécu jusqu'à nos jours, mais qui relèvent du Vinaya répandu en Chine et de là en Corée (et jusqu'au milieu du XIXème siècle au Japon).
Par ailleurs, il y a un certain nombre de points utiles à connaître pour éviter de faire le contraire de ce qu'on voulait.
* Il faut prendre les voeux de pratimoksha et les voeux des tantra "en confiance", c'est à dire sans connaître leur teneur avant de les avoir pris. On les découvre après ! Car si on les connaît avant, ça empêche de les faire apparaître en soi.
* En revanche, il est recommandé d'étudier soigneusement les voeux de bodhisattva avant de les prendre, et de préférence de s'y entraîner avant d'en prendre l'engagement formel : ces voeux là, il est impossible de les faire apparaître en soi si on ignore ce qu'ils recouvrent. (L'un des charmes du bouddhisme est qu'il est tout sauf ennuyeux et monotone.)
* Quand on a pris des voeux de pratimoksha, il reste à les respecter pendant la durée fixée (en général la vie entière), et il n'est pas question de les répéter : si, croyant bien faire, lors d'une cérémonie, on répète les formules correspondant à la prise de voeux qu'on avait déjà accepté, loin de les renforcer, on les détruit ...
* C'est exactement le contraire dans le cas des voeux de bodhisattva ou des voeux des tantra : plus souvent on les reprend auprès d'un maître, et mieux ça vaut : cela les régénère et les consolide. D'ailleurs, on est censé les reprendre par soi-même chaque jour. Et pas une fois par jour. Non, au moins trois fois le jour et trois fois la nuit. L'une des raisons est que cela devrait permettre de se le remémorer, seule solution pour parvenir un jour à les respecter correctement. Car de tels voeux sont difficiles, très difficiles à observer.
Le grand Pandit Atisha disait :
"Je n'ai jamais contrevenu aux voeux de pratimoksha que j'avais pris. Il peut m'arriver de commettre une faute à l'encontre des voeux de bodhisattva. Mais en ce qui concerne les voeux des tantra, c'est un déluge de fautes..."
Il ajoutait que jamais, jamais, il n'avait laissé passer une nuit avant de se purifier d'une faute commise. A cause de la capacité de croissance exponentielle des karma.
C'est ce que l'on appelle un Enseignement par l'exemple...
2- Accomplissement des qualités et vertus
Méthodes permettant de porter à maturité son propre esprit.
3 - Aide à autrui
Méthodes permettant de porter à maturité l'esprit d'autrui.
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