L'autre mardi, au Salon du livre porte de Versailles, alors que je m'acheminais vers la sortie tout en bavardant avec deux amies, à un moment je sens une présence à mes côtés. Je regarde : un Monsieur d'une soixantaine d'années, très BCBG, me regarde avec une certaine insistance.
Je lui souris. Il me sourit. Nous nous saluons, et il me lance : "Vos yeux ne sont pas très bridés !
- Non, je viens de me les faire débrider, à grands frais...
- Quand vous reviendrez à la tradition de vos ancêtres,..."
C'est ainsi que débuta une conversation qui m'a beaucoup touchée : en fait, le monsieur était un prêtre catholique, interpelé (et, j'imagine, horrifié) par mes habits de religieuse bouddhiste. Il s'est senti le devoir d'essayer de me ramener, très gentiment, au bercail : il n'a pas hésité à m'assurer qu'au fond tout le monde est un peu bouddhiste en son fors intérieur. Que lorsque je rentrerai "chez nous" (l'Eglise romaine et apostolique), ce serait un enrichissement pour tous : pour moi (bien sûr), mais aussi pour les chrétiens comme pour les boudhistes (?). Qu'à ses yeux, Bouddha et Gandhi étaient vraiment très proches de Jésus, etc., etc.
Bref, il n'a pas lésiné pour me laisser entendre que la porte était grande ouverte, et que l'enfant prodigue, de retour après des tribulations dues à la jeunesse, recevrait le meilleur accueil...
J'en suis encore émue. Je crois avoir eu la chance de rencontrer un croyant sincère et convaincu.
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