dimanche 30 septembre 2007

Hôkô-ni, une nonne japonaise dynamique

Hôkô-ni est sans doute la moniale la plus célèbre de l'époque de Heian.

Elle résidait dans le temple provincial d'Echigo et construisit en 822 une auberge pour les pèlerins à Watabe (Koshi).
Pour que l'auberge puisse subsister, elle y adjoignit des rizières et la dota de deux bateaux pour faire traverser les voyageurs. Par la suite, voyant que l'auberge n'était plus qu'un tas de ruines et que les champs étaient retournés en friche, en 880, elle demanda à la Cour de mettre à sa disposition un abri, des bacs et des rizières à défricher.

Hôkô-ni avait en effet à coeur de faciliter les voyages des pèlerins qui parcouraient alors le pays en grand nombre. Sans jamais ménager sa peine, elle déploya toute son ingéniosité et son énergie pour parvenir à ses fins, au point que ses compatriotes, reconnaissants, lui accordèrent le titre de bienfaitrice.

Pour mieux comprendre la portée de son oeuvre, il faut se rappeler les conditions de vie dans le Japon du IXème siècle. Et aussi tenir compte qu'accomplir un pélerinage constitue l'une des pratiques bouddhistes les plus importantes. Le Bouddha Shakyamouni lui-même a invité ses disciples ultérieurs à se rendre en les hauts lieux sacrés pour prier et méditer avec foi et sans distraction. Ainsi recevraient-ils sans nul doute avec force la bénédiction des grands personnages qui auraient vécu et pratiqué en ces endroits.

Les lieux de pèlerinage les plus précieux pour les bouddhistes sont, bien sûr, les sites bénis par des séjours du Bouddha, à commencer par Lumbini et Bodhgaya. Ils consistent aussi en les monastères et temples, auxquels il convient d'ajouter les grottes prisées des ermites et anachorètes. Pour le disciple fervent, il va sans dire que la résidence de son Maître constitue le
site le plus sacré qui soit.

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