Le Bouddha
Shakyamouni vécut il y a environ 2600 ans. L’histoire – d’aucuns diraient la légende,
mais peu importe, car cela n’altère pas le sens – rapporte qu’à
la naissance du jeune prince Siddharta, les astrologues prédisent à l’enfant
une carrière exceptionnelle, soit en tant qu’empereur universel (cakravartin),
soit en tant qu’Eveillé, cad bouddha. Le roi Suddhodana qui tient à assurer sa
succession s’ingénie à faire de son fils un souverain éclairé, mais à 29 ans, juste
après la naissance de son fils Rahula, Siddharta ayant prouvé sa virilité et rempli
son devoir en assurant la descendance, quitte nuitamment le palais. Pour
marquer symboliquement son départ du monde profane et de ses objets de
jouissance, dont le pouvoir et ses attributs, il coupe sa longue chevelure. Après
six années de recherche spirituelle et de rudes ascèses, il acquiert la
conviction qu’il faut suivre la voie du milieu, en rejetant les vues et les
conduites extrêmes, et il obtient l’Eveil.
Gautama Bouddha,
également connu sous le nom de Shakyamouni, consacre désormais sa vie, qui
durera encore 45 ans, à dispenser son Enseignement, qui n’est pas une religion révélée,
mais une voie spirituelle fondée sur l’éthique (y compris le respect de soi,
d’autrui, de l’environnement) et la notion de karma. C’est une
méthode qui vise à se délivrer de la souffrance en en éliminant les causes, à
commencer par l’ignorance flanquée de l’attachement et de l’aversion, et à
atteindre le bonheur en en établissant les causes, telles que l’éthique, la
sagesse, l’amour et la compassion.
Le Bouddha
invite ses disciples à suivre son exemple et à se défaire de toute forme d’attachement
et d’avidité pour les objets de jouissance de cette vie, en vue d’atteindre
l’Eveil. Il prône
l’esprit critique et exhorte ses disciples à ne pas le croire pour la seule
raison qu’il serait le Bouddha, mais à réfléchir, vérifier et comprendre par
eux-mêmes :
Ô moines, n'acceptez pas ma
parole
Par simple respect, mais après
l'avoir examinée
Comme on éprouve l'or
En le chauffant, le coupant et le
frottant.
(Cf. divers sutras)
N’accordez pas votre confiance à l’individu
mais à son enseignement.
N’accordez pas votre confiance aux
mots mais à leur signification.
N’accordez pas votre confiance au
sens provisoire (qui doit être interprété) mais au sens certain.
(Cf.
Catuh-pratisarana
énoncés dans le Sutra du Mahaparanirvana)
Le Bouddha organise
la communauté religieuse selon le critère d’ancienneté, sans tenir compte de
l’origine sociale ni de la caste. Les
décisions sont prises de préférence à l’unanimité, sinon à la majorité.
A peine six ans après sa fondation, le Bouddha y admet des femmes, à peu près
en même temps que le jaïnisme. Outre les moines et nonnes, il a également de
nombreux disciples laïques, dont des rois et des ministres.
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