samedi 31 janvier 2015

De la peur

Qui n’a pas encore atteint la libération du samsara, ou au moins l’état d’arya, est exposé à la peur, laquelle ne figure pas dans les listes de facteurs mentaux.

La "peur" (par convention, ici, terme générique, englobant crainte, appréhension, etc., etc.) est un état d’esprit qui, selon ses objets et surtout selon les facteurs mentaux qui l’accompagnent, est tantôt utile et vertueux, tantôt non vertueux et dommageable.
Par exemple, craindre de faire du tort à autrui est vertueux, et permet de respecter l'éthique.
En revanche, craindre de s'appauvrir en donnant est non vertueux, et fait obstacle à la générosité.

Même les bodhisattva des deux premiers chemins (accumulation et préparation) peuvent encore  éprouver cinq types de peurs :
* crainte de la pauvreté sur le plan matériel ;
* crainte de l’ingratitude et de la non reconnaissance (ne pas être loué, etc.) ;
* crainte de la solitude (ne pas avoir de famille, d'amis, etc.) ;
* crainte de la mort ;
* crainte des renaissances défavorables.

Alors, quand on n’est pas encore bodhisattva, …

13 commentaires:

  1. Le bouddhisme conseille aux pratiquants de motivation inférieure de cultiver la peur des renaissances infortunées. Mais il conseille également de cultiver la joie altruiste.

    Etre joyeux tout en ayant peur, ce n'est pas évident.

    Pour ma part j'ai résolu ce dilemme en pensant à la mort en pointillé, c'est à dire que je me fais peur de temps en temps pour rester motivé, mais en orientant mon esprit le reste du temps plutôt vers des émotions positives.

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  2. Ne peut-on pas être joyeux, tout en ménageant autrui, de crainte de le blesser ? Cela ne me semble pas incompatible.

    Cf. "Peur" dans un sens générique, avec toute la palette du plus fort au plus ténu.

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  3. "Les Sages sont tout aussi effrayés par les renaissances dans les enfers, que chez les dévas "
    Shantideva

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  4. Mon message ci-dessus a été motivé par une discussion récente avec une personne qui s'intéresse au bouddhisme. Après avoir entendu un enseignement du lamrim qui conseille de cultiver la peur des renaissances infortunées, elle se retrouve en désaccord avec cet enseignement parce qu'elle cherche à développer le bonheur et la joie, et se refuse à faire naître la peur dans son esprit.

    Du coup je me suis demandé comment concilier joie et peur, et mon message ci-dessus est donc une tentative de réponse à cette question.

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  5. L'écoute d'un seul enseignement ne suffit sans doute pas pour percevoir toutes les subtilités, je le crains...

    Il n'est pas possible d'entrer dans les nuances en quelques lignes. Désolée.

    En très simplifié, de même qu'un malade qui souhaite vraiment guérir va suivre un traitement parfois un peu désagréable sur le moment, celui qui aspire à un bonheur supérieur (libération, Eveil) va suivre une méthode parfois un peu désagréable sur le moment (du fait, par ex, de la nécessité de se montrer patient, régulier, etc., ou encore du fait que le plaisir immédiat n'est plus une priorité...).

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    1. Merci de me répondre.

      Je ne suis plus préoccupé maintenant par cette question. Mais lorsque cette personne m'a fait part de sa réaction, sur le moment je n'ai pas su quoi répondre.

      J'ai résolu le problème de cette façon: prendre conscience de l'aspect critique de la situation, la mort qui rode et qui va finir par me rattraper, avec ensuite un parcours qui s'annonce extrêmement périlleux, etc., mais sans y penser tout le temps. La plupart du temps, dans la vie quotidienne, développer des pensées et des attitudes positives, pour que la vie soit tout de même agréable, pour moi et pour les autres. Mais de temps en temps, disons une fois par semaine, repenser à la mort et à ce qui s'ensuit, car sinon j'aurais tendance à me laisser vivre, à me perdre dans les plaisirs mondains et sans suite. En entretenant cette prise de conscience, je me rappelle que la situation est périlleuse et qu'il faut éviter de gaspiller le temps qui me reste.

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  6. Parfois, pour résoudre un doute, varier les angles d'approche permet d'éclairer d'autres facettes.

    Par exemple, dans le cas présent,il serait intéressant de se demander si les efforts qu'on a coutume de faire pour développer joie et bonheur sont couronnés de succès.
    Si oui, tout va bien. Il suffit de poursuivre.
    Si non, il vaudrait peut-même mieux changer de méthode.

    Vers quelle méthode aller ?
    Par exemple, vers une méthode qui a fait ses preuves.

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  7. Anonyme a écrit : "Les Sages sont tout aussi effrayés par les renaissances dans les enfers, que chez les dévas " Shantideva

    MSB : Ne serait-ce pas plutôt :
    "Les Sages sont tout aussi effrayés par les renaissances chez les devas que dans les enfers. "

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    1. oui, tutàfait :o)
      ça doit être des restes , je me crois encore chez les devas ...
      comme disait un ami :
      "nous nageons en plein bonheur du samsara, n'est-ce pas chéri(e) ? "
      http://img1.gtsstatic.com/requin/plongeurs-et-requin-blanc_3229_w620.jpg

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    2. ah bé zut , c'est pas drôle si le lien ne fonctionne pas.
      Essayez celui ci peut-être ?
      http://img1.gtsstatic.com/requin/plongeurs-et-requin-blanc_3229_w620.jpg
      (c'est le même mais pas depuis la même fenêtre, en tous cas chez moi le 2ème marche )
      sinon, ben tant pis...

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    3. No problem. J'avais réussi à ouvrir le premier lien. :-)

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    4. "Alors, quand on n’est pas encore bodhisattva, …"

      ça me rappelle comme disait Coluche : " [...] sommes tous égaux. Mais pour ceux qui seront pauvre Et petits Et gros Et noirs Et handicapé, ce sera très dur !"

      "Banda Bilili " (rediffusion arte dans la semaine )
      http://www.college-rosa-parks-rennes.ac-rennes.fr/sites/college-rosa-parks-rennes.ac-rennes.fr/IMG/jpg/benda-bilili-movie-poster-dbdc9.jpg

      , documentaire sur des personnes handicapées au Congo , survivant et chantant leur misère, qui ont finit , enfin à enregistrer et diffuser leur disque sur les radios jusqu'à une tournée Mondiale, fort d'admirer et encourager la ténacité, les prouesses musicales et dansées, jusqu'à une vente aussi gigantesque , démesurée et inespérée (pour les auteurs) que celle du "Charlie hebdo Nouveau" ...
      Lorsque le groupe apprend enfin la bonne nouvelle la fête est de mise : juste une bouteille qu'ils se partagent sur le trottoir.

      S' essaye de se joindre à eux un nain (donc petit et handicapé ) et noir et pauvre aussi, pour partager leur joie et leur soutirer une gorgée et peut-être un billet au passage.
      Mais voilà que qques membres du groupe le repousse, l'insulte, commence à le frapper comme ils peuvent avec encouragement des autres ....
      on est rassuré , la victime obtient finalement tout de même pardons, une gorgée et une poignée de main ...

      La peur de la misère ...
      "et la misère rend con" aurait rajouté Coluche en illustrant son propos avec tendresse: une histoire d'attachement entre sa mère et une vieille TV .
      Mais ceci est une autre anecdote ... ;o)

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  8. À partir du moment ou une certaine forme de peur est vertueuse, donc bénéfique et utile sur différents points, je ne vois pas le problème de faire surgir cette peur quotidiennement, même si cela demande un effort pour justement...avoir vraiment peur !

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